Fils de tueur

Clément voudrait pouvoir oublier son passé, son enfance, cette époque où il servait d’appât pour ses parents. Et il y serait presque arrivé sans cette demande. Étrange. Cruelle. Son père est mort d’un cancer, mais sa mère, toujours emprisonnée, accepte de dévoiler l’emplacement de huit des corps de leurs victimes si son fils lui rend visite. Un corps par visite. Huit rencontres à affronter, à soutenir, huit occasions pour sa mère de le manipuler encore. Mais Clément sent qu’il n’a pas vraiment le choix s’il veut offrir une paix aux familles des victimes. Et, qui sait, peut-être vraiment comprendre à quel jeu cruel ses parents jouaient avec lui…

Roman psychologique tortueux qui parle de la résilience d’un adolescent confronté à ses traumatismes par une mère manipulatrice, Fils de tueurs est un récit intermédiaire percutant. Pour un lectorat avisé.

L’avis de Sophie

Peu de créateur·rices auraient pu se mesurer à ce genre d’histoire, mais Rachel Corenblit est dans une case à part quand il est question de s’intéresser aux dynamiques relationnelles et familiales. L’autrice le prouve encore une fois dans ce récit très perturbant qui arrive tout de même à être porteur d’espoir.

« Pour quelle raison pense-t-on que seule la nuit est dangereuse ? »

Si le résumé vous a attiré parce que vous pensiez y trouver de l’action, je vous arrête tout de suite. On est ici dans un récit complètement psychologique et tout l’intérêt est de voir l’évolution de la pensée du héros. Oui, on découvre peu à peu les détails sordides des meurtres et la dynamique familiale perverse dans laquelle Corentin a baigné, enfant, mais ce qui marque le plus dans ce roman, c’est la grande humanité des gens qui entourent l’adolescent dans « l’après », cette empathie, cet amour quasi filial qui devient son fort et lui permet d’affronter son passé sans craindre de s’y perdre de nouveau. Ainsi, entre les parties plus froides, plus dures, des rencontres maternelles, on voit l’adolescent étendre ses ailes dans sa propre histoire. Et ça, c’est le plus important.  

Merci à Nathan pour le service de presse !