Les jours où j'ai tué Emma

1978. À la rentrée, Frédéric découvre une Emma transformée. Il est complètement sous le charme, mais n’arrive pas à surmonter sa timidité. Emma se met donc à fréquenter Frédéric… ce qui causera sa mort.

Proposant une intrigue jeunesse qui explore le concept de la deuxième chance dans le cadre du multivers, Hervé Gagnon signe un récit atypique à destination d’un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Court, mais dense. Étourdissant par moment, mais pourtant bien sur le fil. Voilà ce qu’est Les jour où j’ai tué Emma, une expérience de lecture qui a aussi dû être une expérience d’écriture intéressante. En effet, l’auteur écrit, réécrit, revisite les mêmes moments clés d’une relation, permettant à son héros de chercher l’angle qui en changera la fin. On est dans le cadre de la théorie du multivers, soit la théorie qu’il existerait une infinité d’univers parallèles où toutes les variantes d’un même évènement sont possibles… donc une situation où Emma ne mourait pas. Mais laquelle ?

Un tel concept aurait pu être répétitif, toutefois Hervé Gagnon a su trouver un juste équilibre : le roman est assez bref et l’auteur a inséré de petits changements à chaque tentative, ce qui garde l’esprit alerte lors de la lecture. Bien sûr, ce format a aussi ses limites : l’évolution psychologique est impossible puisque chaque fois tout est à recommencer. C’est donc un peu frustrant à la longue, d’autant que, question d’efficacité, il y a quelques stéréotypes dans les situations présentées. J’aurais aimé peut-être que le décor de « 1978 » apparaisse plus clairement, n’empêche que j’ai été accrochée par cette suite de possibilités entrecoupées des moments « d’intersection » et que j’ai été agréablement surprise par l’originalité de la proposition !  

Merci à Hugo pour le service de presse !