Tags ou graffs ? – Pour comprendre l'art de rue

Le graffiti est un art de rue sauvage, libre. Sous différentes formes, il exprime une prise de parole, transmet un message. Et le tag, lui ? Le tag est un type de graffiti. C’est une signature, un geste qui revendique une existence. Comment ces formes cohabitent-elles ? Quel message envoient-elles ? Y a-t-il des créateur·rices reconnu·es ? Et quels sont les couts, bien réels, de ces traces laissées sur les murs ?

Court album qui nous invite à mieux comprendre la différence entre tags et graffitis, mais permet aussi d’en apprendre plus sur l’art de rue de façon générale avec des exemples concrets, Tags ou graffs peut rejoindre tous les lecteur·rices.

L’avis de Sophie

Laurent Chabin le déclare d’entrée de jeu, cet album n’est pas un documentaire. En fait, après lecture je dirais plus qu’on est dans l’essai. Oui, nous découvrons une suite d’éléments factuels (et certains très surprenants, comme le fait qu’on a retrouvé des traces de graffitis sur les murs ensevelis de Pompéi), mais on sent aussi l’opinion de l’auteur tout au fil des pages brillamment illustrées par Christine Delezenne avec un style qui colle bien au propos.

À travers ce bref album, la plume de Laurent Chabin s’amuse. Au départ, il fait parler un mur, via une forme plus poétique, plus habitée. Puis il documentaire son lectorat, définit ce qu’est un graff, un tag, avant de prendre un ton plus engagé (parfois un peu appuyé), d’argumenter. Ainsi, on sent bien au fil du texte que s’il est sensible aux graffs, il juge les tags, et encore plus leurs créateur·rices qui ne respectent pas l’art des autres et les recouvrent, les salissent, « pseudo-artistes indigents, paresseux, incapables d’aller jusqu’au bout... ». On ne s’ennuie donc pas, mais en même temps on cherche parfois le fil conducteur d’un tableau à l’autre et ma suggestion est de découvrir cet ouvrage de façon morcelée, un petit bout par ci, un autre par là, question de se faire sa propre idée à propos du sujet, mais aussi de laisser à chaque forme de texte la chance de vivre par elle-même.  

Merci à Isatis pour le service de presse !