Nina perd le nord

Nina est habituée à sa vie, elle, adolescente responsable entre son père à l’humeur changeante depuis la mort de sa mère et son grand-père, tout aussi fort de caractère. Les travaux dans la cuisine sont en pause depuis perpétuité, l’argent est toujours précaire. Du moins jusqu’à ce qu’une obscure grande tante meure. Et qu’elle lègue 150 000 euros à Loïc, le père de Nina… à condition que ce dernier aille répandre ses cendres en Suède.

Et si ce voyage pouvait changer les choses ?

Récit psychologique qui parle de famille, de deuil et d’amour, Nina perd le nord propose un roadtrip singulier où l’émotion est au rendez-vous. Pour un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Beaucoup de romans pour adolescent·es choisissent la voie de l’intense, des émotions fortes, des montagnes russes, des drames déchirants. Ici, Céline Gourjault fait le pari du doux et ça fonctionne surprenamment bien. D’abord parce qu’on s’attache tout de suite à cette ado-adulte parfois un peu trop prise par les responsabilités que son père refuse pour vivre sa propre vie et à ces adultes bourrus (allo le père et le grand-père), notamment quand le notaire les juge à leur arrivée à son bureau (scène craquante s’il en est une). Ensuite parce qu’il y a de la matière, à la fois dans l’histoire personnelle de Nina et son père (le deuil de la mère n’est pas tout à fait terminé, on le verra) et dans celle de la tante (qui réserve quelques surprises), ce qui fait que même s’il n’y a pas de péripéties extraordinaires, l’histoire interpelle. Finalement, il y a cette romance qui va se créer en cours de route, alors que Nina respire un peu plus et peut enfin être une « vraie » ado et qui est sympathique et crédible malgré les coïncidences nécessaires.

Bref ? Ce n’est pas un « page turner » (ce n’est pas pensé pour), mais c’est un livre doux qui fait du bien, qui raconte des êtres authentiques qui, dans le voyage, ont le courage d’affronter leurs propres fantômes. Beau.  

Merci à la Boite de diffusion pour le service de presse !