Fleurs de verre

Pour fournir à leur fille Théa l’impression d’une vie normale, ses parents se sont procuré une automate lui ressemblant parfaitement et partagent avec elle leur quotidien. Chaque nuit, le robot se connecte au cerveau de l’adolescente et lui transfert ses souvenirs afin que Théa, la vraie, ne se rende pas compte qu’elle passe ses journées alitée. Du moins, c’est le plan. Mais la ligne est fine entre Théa et Théa et, quand les circuits s’embrouillent, la question se pose : est-ce qu’une vie vécue à travers le regard d’une autre, toute ressemblante soit-elle, est vraiment la nôtre ?

Roman graphique de science-fiction misant sur l’émotion plus que l’action, Fleurs de verre est une œuvre tout public qui parle de mémoire, de construction d’identité et des limites floues de la vérité.

L’avis de Sophie

Eve Patenaude est une autrice (et désormais illustratrice) québécoise prolifique, mais discrète. Sa plume vise un public adolescent plus sensible avec des intrigues qui se déposent, méritent d’être savourées alors que ses illustrations en rondeur, souvent aux feutres, sont apaisantes. La plupart de ses livres offrent ainsi des histoires qui se lisent lentement, se dévoilent en finesse. Fleur de verre s’inscrit parfaitement dans cette littérature de la contemplation, rare quand il est question de science-fiction.

Le scénario attise la curiosité et aurait pu partir dans d’autres directions, vers des thématiques plus actives, mais Eve Patenaude fait le pari de la douceur encore une fois et s’attarde plus au lien entre les deux Théa qu’à l’action elle-même. Bien qu’ayant comme personnage principal une automate qui, par définition, ne ressent rien, ce récit est empreint d’émotions, notamment grâce à ses illustrations qui entremêlent nature et portrait et donnent le ton. Est-ce qu’un tel scénario aurait pu aller plus loin ? Oui, tout à fait. En même temps, il sied parfaitement au format court du roman graphique et fait réfléchir plus qu’on ne pourrait le penser à ce qu’on fait de notre vie… à découvrir !  

Merci à XYZ pour le service de presse !