À Palerme, une ville de la Sicile, Santiano est un jeune enfant de six ans à la tête pleine de rêves et aux pieds d’or. Chaussé de ses espadrilles rouges, il court et fait la joie de son père. Ce dernier a pourtant des problèmes d’argent et, pour organiser la Première communion de son fils, il n’hésite pas à voler un clan rival de la Mafia avec laquelle il a des liens. L’opération n’est pas sans risque et le règlement de compte qui se produit aux abords de la ville changera à jamais le jeune Santiano. Survivant, il devient une cible à abattre puisqu’il connait le meurtrier et pourrait servir de témoin à la cour…
En parallèle, le jeune Lucio, douze ans, doit prendre soin de sa petite sœur et de sa mère. Cette dernière croit qu’elle a été victime d’un sortilège la rendant malade et elle ne peut plus quitter leur appartement. Devenu l’homme de la maison, son père étant pris au Venezuela, Lucio ne trouve de refuge que dans les lettres qu’il écrit au mystérieux Chasseur, mais n’envoie jamais…
Si les deux récits sont présentés en alternance au début du roman, ils s’entretissent au fur et à mesure de la lecture de ce roman inspiré de faits réels. La réalité de la mafia sicilienne y est exposée, ses règles, son rapport aux croyances occultes, son langage, ainsi que ce qui arrive à ceux qui s’y frottent d’un peu trop près avec le regard d’un jeune garçon qui doit décider s’il fait confiance à la justice alors qu’il sait de quoi la Mafia est capable. Si l’écriture est assez lente au départ et pourrait faire peur aux lecteurs intermédiaires, le rythme s’accélère au milieu et la finale est haute en couleurs.
Mon avis
Gagnant du prix Sorcière 2012 pour le meilleur roman Ado, ce livre m’attirait depuis un moment, mais j’avoue avoir eu un peu de mal avec les premiers chapitres. Il m’a semblé que les éléments étaient longs à placer, d’autant plus qu’on en parle comme d’un roman sur la Mafia, alors qu’elle est très discrète dans cette première partie.
J’ai toutefois été tranquillement détrompée au fil des pages et, au final, je dois dire que je trouve que la construction narrative est intelligente et permet une belle montée dramatique à la fin avec une explosion d’action. L’histoire touche d’ailleurs d’autant plus que les personnages sont des enfants et que leur innocence, tant dans le sens de la naïveté que de leur incapacité à nuire, est complète.
En bref? Un peu lent au départ, mais la persévérance vaut vraiment le coup, ce roman ouvrant la porte à la réflexion sur l’omniprésence de la Mafia en Sicile et sa dure loi de l’Omerta.
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Merci aux éditions Les grandes personnes pour le roman!
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