Clowns vengeurs - Les couloirs de l'éternité

 
  • Sophie a apprécié ce livre
     
  • Partager ce billet
     
  • Fiche technique
Sophie a apprécié ce livre
John est un Menvatt-X , pâle copie des Odi-Menvatt, dans une cité grise où tout est surveillé. Il élève seul sa fille suite à la mort de sa femme et seule cette dernière lui apporte un peu de bonheur. Un jour, enivré par les souvenirs qu’il a gardés de son enfance à la campagne, il décide de quitter la cité avec Evelyne pour lui montrer le « vrai » monde. Mais ne quitte pas la Cité qui veut et les supérieurs de John ne sont vraiment pas prêts à le voir arrêter son boulot de tueur à gages…

Faisant partie de la série des Clowns vengeurs, Les couloirs de l’éternité en reprend les codes et les références, mais l’intrigue est beaucoup plus introspective et basée sur les sentiments et les souvenirs du personnage principal ainsi que sur sa relation avec sa fille de douze ans. Du coup, le roman intéressera peut-être davantage les adultes que les adolescents.

Mon avis

Si on retrouve des clowns vengeurs les déguisements et le langage cru, Jonathan Reynolds y allant de certaines descriptions assez crues et particulièrement violentes, ces Couloirs de l’éternité m’ont paru beaucoup moins actif que les autres romans de la série. L’atmosphère est cependant vraiment bien installée et on sent tout au cours de la lecture le gris oppressant de cette Cité sans ciel bleu.

J’ai toutefois moins accroché au récit parce que je ne me suis pas reconnue dans le personnage du Menvatt-X et que j’ai trouvé l’intrigue un peu lente. C’est une belle exploration de l’âme humaine, mais ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais.

En outre, l’auteur fait référence à notre réalité en parlant de la cinématographie du vingtième siècle, John et sa fille ayant entre autres une fascination pour Clint Eastwood, ce qui place un peu l’univers des clowns dans un espace-temps défini. Je ne suis pas sûre d’aimer, j’appréciais l’idée du flou total…

En bref? Un clown plus introspectif, s’adressant davantage à des hommes plus matures qu’à des ados cherchant de l’action et du sang! 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté de découvrir les autres romans autour de l'univers des Clowns vengeurs ! À ce
sujet, j'ai eu envie de poser à Jonathan Reynolds les mêmes questions qu'aux autres auteurs de la série. Voici donc notre entrevue !

Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’univers créé par Michel J. Lévesque?

J’ai toujours aimé cet univers. Du moins, depuis que j’ai lu les nouvelles dans la revue Brins d’éternité (à l’époque où c’était Mathieu Fortin qui était à la barre). Je trouve que ça se démarque, que c’est original. Je me souviens m’être dit pendant ma lecture d’une autre histoire de Menvatts : C’est tripant! Il y a des clowns, des scènes tordues, un monde très sombre... Et comme j’adore, depuis longtemps, les genres de l’horreur, de l’épouvante, du noir, j’ai tout de suite embarqué à fond dans ce que proposait Michel J. Lévesque avec ses histoires de Menvatts… Ensuite, j’ai commencé à l’achaler pour qu’il écrive un roman avec ces fameux Clowns vengeurs, mais comme il publiait les séries Arielle Queen et Soixante-Six, il n’avait pas le temps. Pour être franc, je croyais que ça ne se ferait pas, mais je continuais quand même à lui en parler… Quelle agréable surprise j’ai eue quand il est arrivé avec l’idée de ce projet de série collective!

Comment est née votre propre histoire?

C’était quelque temps après une rencontre pour parler officiellement du projet de la série Clowns Vengeurs. Je n’avais pas une idée très claire de ce que je voulais écrire comme histoire pour me joindre à cette aventure collective. Et, tout bonnement, je me promenais sur la rue Masson à Montréal et j’écoutais l’album Killer d’Alice Cooper. Je sentais que quelque chose prenait vie dans mon imaginaire et précisément à la chanson Desperado qui parle d’un tueur à gages dans le temps du Far West, ça m’a frappé, comme ça, tout d’un coup : j’ai vu dans ma tête une jeune fille habillée en cow-boy, révolver à la main et maquillée en clown. Et puis, je me suis demandé si elle vivait seule. Son père est apparu dans mon esprit. J’ai tout de suite su que c’était lui, le Clown vengeur. Et qu’elle voulait devenir comme lui. C’en était trop pour ce Menvatt, il allait devoir arrêter : déjà qu’il souffrait de sa condition, il ne voulait pas en plus voir sa fille devenir, comme lui, un monstre. Tous deux devaient partir. Un seul problème s’opposerait à leur projet : la Cité elle-même.

Est-ce que le fait d’être un groupe d’auteurs autour de ce projet est inspirant?

Tout à fait! J’ai toujours aimé l’effet de gang. Par exemple, c’est l’une des raisons pourquoi j’aime publier dans la collection Zone Frousse (Éditions Z’ailées) : il y a une synergie de groupe, on n’est pas chacun dans notre petit coin. Dans le cas de la série des Clowns vengeurs, c’est aussi trippant. Je connaissais déjà les autres auteurs depuis un bon bout de temps et c’est comme, pour moi, un gros party de retrouvailles où chacun apporte un mets différent, une saveur personnelle à partager avec les autres : imaginez la table variée qui se dresserait devant vous. Et bien, c’est un peu ça, les Clowns vengeurs. Chacun l’écrit à sa manière, tout en respectant l’univers de base imaginé par Michel J. Lévesque. Ça fait du bien d’être entouré de passionnés, y compris les éditeurs (Pierre Lavigne et Guillaume Lavigne) qui croient énormément au potentiel de ce projet. C’est la passion qui permet à une bonne idée de voir le jour, mais surtout de perdurer.
 
Partagez-vous vos idées entre vous?

Dans mon cas, un peu. Je savais les grandes lignes des trois premiers livres et Guy, Michel et Mathieu connaissent celles du mien. Juste avant l’écriture de Les Couloirs de l’éternité, j’ai lu le manuscrit de Concertos pour Odi-Menvatt, de Michel J. Lévesque, mais je ne voulais pas être trop influencé dans la direction que j’avais choisi de prendre. Dès le départ, Michel nous avait mentionné qu’il nous laissait carte blanche, pourvu que ça parle de Clowns vengeurs, alors j’ai joué cette carte jusqu’au bout. Mon histoire ne se déroule pas dans une ville mentionnée dans les trois premiers livres de la série et ne reprend pas des personnages déjà introduits. Et pourtant, je sens qu’il s’intègre bien dans l’univers des Menvatts.

Comme vous avez lu les autres avant d’écrire le vôtre, avez-vous réutilisé des éléments de leur univers pour peaufiner le vôtre?

Pour l’aspect technologique (les armes et l’équipement des Clowns vengeurs), oui, je reprends des éléments des autres livres de la série. Le démembreur ou le ligoteur, par exemple.

On parle beaucoup de la série comme étant assez violente. Est-ce que les scènes des meurtres des clowns doivent obligatoirement être sanglantes? Comment s’est passée votre écriture de ces scènes? Est-ce quelque chose dans lequel vous êtes à l’aise?

Selon moi, non, la violence n’est pas obligatoire, quelqu’un pourrait écrire une histoire de Clowns vengeurs sans insérer des scènes sanglantes et miser davantage sur le suspense ou le côté dramatique des personnages. Ce n’est pas un critère, mais il doit y avoir, par contre, le côté sombre d’omniprésent puisque ce monde des Menvatts n’en est pas un de très joyeux… Pour ma part, j’étais très à l’aise dans l’écriture des quelques scènes plus sanglantes qui sont décrites dans Les Couloirs de l’éternité, puisque ce n’était pas la première fois que je m’aventurais dans un tel territoire. Par exemple, ma novella SAM publiée dans l’anthologie AGONIES (La Maison des Viscères), verse beaucoup plus dans le gore et de façon gratuite. Mais c’est assumé puisque c’était le but. Dans le cas de mon Clown vengeur, ces scènes servent à démontrer la lourdeur et justifier l’intention du personnage principal à quitter la Cité où les actes immondes sont courants. Il me fallait créer un contraste entre ce que vit le Clown vengeur et ce à quoi il aspire…

Merci à l'auteur pour le roman! 

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 23 juillet 2012.

Vous avez aimé le billet ? Procurez-vous le livre…

Clowns vengeurs - Les couloirs de l'éternité
Jonathan Reynolds
sur leslibraires.ca.
Vous avez trouvé une faute ? Oui, j'en laisse parfois passer. N'hésitez pas à me la signaler à sophiefaitparfoisdesfautes@sophielit.ca et je la corrigerai ! Merci et bonne lecture ! :-)

Ajoutez votre voix à la conversation

Nouveau commentaire

(ne sera pas affiché)
Votre commentaire :

Ce site aime la langue française, merci de ne pas trop la maltraiter dans votre commentaire.
ANTI-SPAM : Combien font 2-1, écrit en lettres ?
Réponse : (indice : entrez un chiffre inférieur à deux)
• • • •
Clowns vengeurs - Les couloirs de l'éternité
Jonathan Reynolds