Confiée à son oncle Kals par sa mère, Aziza est ridiculisée par la famille et confinée à l’étable. Utilisée d’abord comme esclave, elle doit à sa mémoire phénoménale d’être remarquée par un Imam qui convainc son oncle de l’inscrire à un concours de récitation. Victorieuse, elle devient la fierté de Kals qui l’affranchit et décide de la marier à son fils, autrefois un des pires tortionnaires d’Aziza. Pour satisfaire les désirs de ce dernier, Aziza doit grossir comme le veut la mode du pays et commence ainsi le long et douloureux parcours du gavage.
Comment vous est venue l’idée de ce roman?
L'idée de ce roman m'est venue voilà environ 4 ans, lorsque j'ai vu le reportage de J-François Bélanger à la télévision de Radio-Canada. Quel choc ! J'ignorais totalement la réalité actuelle de ces petites enfants martyres. Il m'était impossible de ne rien faire, je pensais jours et nuits à ces fillettes et à ce qu'elles enduraient.
Avez-vous fait des recherches avant de commencer l’écriture?
J'ai fait beaucoup de recherches (géographiques, religieuses, sociales) et je me suis investie dans cette littérature, mais le plus difficile fut de laisser parler Aziza,la courageuse et l'optimiste, et d'éteindre tout jugement provenant de ma propre culture occidentale. C'est Aziza qui parle, pas moi ! Deux ans de boulot, puis un deuil terrible de mon personnage.
Roman réaliste dont l’action se situe dans un pays d’Afrique du Nord, Aziza la gavée met en lumière le supplice que doivent vivre de nombreuses jeunes filles. À travers le récit de la vie d’Aziza, Sylvie Brien présente la culture de ce peuple islamiste et met en scène différentes couches de la société. La brièveté du récit et les nombreux rebondissements permettront à des lecteurs plus faibles d’accrocher.
Mon avis
J’ai découvert avec Aziza la culture de ce pays islamiste, qui n’est jamais nommé mais qu’on devine être la Mauritanie, où les esclaves sont considérés comme des animaux et où certaines femmes sont gavées brutalement, parfois jusqu’à la mort. « Il faut souffrir pour être belle » comme le dit la maxime et comme le répète sa tante Kadida à Aziza, et ce roman montre une des extrémités auxquelles les femmes peuvent se soumettre. Ou être soumise. C’est vraiment captivant cette plongée dans un univers si éloigné du nôtre et la construction du roman est intéressante parce qu’on s’attache d’abord à l’héroïne qui voit cet univers de l’extérieur et qui n’en aperçoit que les bons côtés. C’est d’autant plus cruel lorsqu’elle en découvre l’envers de la médaille et l’identification au personnage fonctionne à merveille. J’ai un peu moins aimé la fin, très jolie mais un peu trop tirée par les cheveux il me semble. Je ne l’ai toutefois pas empêchée de gâcher mon souvenir de lecture. Ce livre montre en effet une réalité qui existe toujours et de laquelle il faut parler pour, peut-être, espérer faire changer les mentalités. À conseiller, donc!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Parvana et Des bleus au coeurs.
Merci à la maison d'édition Porte Bonheur pour le roman!
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