Rejetée par son ancien groupe d’amies, Hélène erre seule, à l’école comme à l’extérieur, tentant d’éviter tous ces graffitis qui l’humilient et s’évadant grâce à l’univers de Jane Eyre, premier roman d’Émilie Brontë. Alors que toute sa classe part en camp, elle trouve des trucs pour avoir l’air occupée et ne surtout pas donner l’impression que les moqueries des autres la dérangent. C’est dans la tente des esseulées, grâce à l’arrivée impromptue d’une nouvelle rejetée, que son quotidien gris prendra des couleurs inattendues…
Dans Jane, le renard et moi, l’action a lieu dans les années 80 et on en retrouve les codes dans les références culturelles et dans l’absence de technologie. Toutefois, le thème de l’intimidation étant universel, les jeunes d’aujourd’hui peuvent se retrouver dans cette Hélène timide qui tente de garder la tête haute malgré les plaisanteries désagréables. Côté illustrations, elles sont facilement lisibles et ce roman graphique peut donc rejoindre tous les types de lecteurs.
Mon avis
Il y a eu un véritable « buzz » autour de ce titre qui arrive à attirer les adultes comme les adolescents. Il faut dire que le thème est à la mode, mais c’est aussi grâce à la poésie des dessins d’Isabelle Arsenault ainsi qu’à la beauté de la plume de Fanny Britt et au côté très personnel de l’histoire. Basant son histoire sur ce qu’elle a vécu, l’auteure arrive à rendre parfaitement la méchanceté des enfants et le sentiment de grande solitude de celle qui voudrait se faire accepter. L’épisode de la jupe à crinoline qu’Hélène désire tellement et qu’elle obtient seulement une fois que la mode est passée est vraiment une anecdote frappante.
Je dois avouer que les illustrations m’ont demandé un temps d’adaptation, n’étant pas friande normalement des dessins à la mine. Cependant, je trouve qu’elles viennent offrir un superbe contraste avec les pages consacrées à l’univers de Jane Eyre (D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé ce lien avec le roman classique de Charlotte Brontë. Lire Jane, le renard et moi donne envie de découvrir Jane Eyre et c’est vrai que la littérature ouvre des fenêtres aux jeunes qui vivent des difficultés.) En outre, les illustrations grises du début donnent d’autant plus d’impact à la fin. Et quelle fin ! Magnifique, tant pour l’amitié véritable qui vient mettre un baume sur le cœur de l’héroïne à laquelle le lecteur s’est attaché que pour les couleurs qui apparaissent et viennent donner un tout autre aspect à la réalité d’Hélène.
En bref? Un roman graphique qui propose une histoire très personnelle et des illustrations délicates, presque poétiques.
Si vous avez aimé, vous pourriez avoir envie de découvrir l'histoire d'Harvey.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Je ne sais pas où le dire, aussi bien le dire publiquement, mais j'adore le formatage de votre blogue. Cela donne envie de lire, lire, lire .... ce que vous en dites, et les romans. La jeunesse est bien servie ici !