Teiki a miraculeusement survécu à un cyclone, mais il se retrouve seul sur l’atoll qui l’a vu naître, forcé de vivre le quotidien avec les morts pour seule compagnie. Mira, elle, dérive sur un radeau de sauvetage avec son frère jumeau, ses parents ayant été emportés dans leur navire durant la tempête. Lorsque ces univers se croisent, leurs différences se heurtent, mais chacun aidera l’autre à surmonter sa perte et à vivre de nouveau.
Dans ce court roman, Teiki et Mira doivent s’apprivoiser et faire le deuil de ceux qui sont disparus, emportés par le cyclone. Il est question des différences de culture, des émotions qui rapprochent, mais aussi des liens familiaux ainsi que de ce qu’ils laissent en héritage. L’écriture, accessible grâce à des mots simples, est poétique et imagée.
Mon avis
« Elle paraissait si fragile, dans son immense violence. »
J’ai bien aimé cette histoire qui tisse lentement sa toile et nous amène dans un ailleurs difficile à concevoir et pourtant très concret. J’ai apprécié la philosophie de Teiki, tout comme j’ai eu de la sympathie pour Mira et comme j’ai été heureuse de la voir faire son deuil, étape par étape. Certaines scènes, celle du facteur entre autres, sont marquantes et rendent palpable cette douleur de la perte, ce déni universel lorsque survient la mort.
En fait, Marie-Danielle Croteau arrive très bien à faire vivre ce qu’elle raconte à son lecteur, avec des scènes fortes et une plume emplie d’images, mais aussi en utilisant le pronom « on » dans la description du cyclone, ce qui donne l’impression au lecteur de faire partie de l’action.
« On sentait en soi un grand trou. On se sentait vide. On n’était plus qu’une carcasse de chair et d’os, une calebasse séchée qu’un rien pourrait anéantir. On ne réfléchissait plus, on n’agissait plus, on subissait les coups d’un assaillant trop fort, contre lequel personne ne peut se défendre. »
Mais le drame n’est pas tout et l’auteure arrive aussi à rendre la sérénité qui vient après la tempête et cette complicité qui nait entre Teiki et Mira, fragile toutefois puisque les deux savent que la jeune fille appartient à un autre monde. Vraiment, ce fut une lecture fort agréable !
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Le royaume de Kensuké.
Merci aux éditions de la courte échelle pour le roman et plus particulièrement à Alice pour la suggestion!
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