Quand Alex et Kate se rencontrent après avoir échangé plusieurs messages sur internet, l’attirance est immédiate, et ce même si Alex ne s’était jamais imaginé tomber en amour avec une fille. Mais voilà, l’adolescente se rend bientôt compte que Kate pense qu’elle est un garçon à cause de son look androgyne et, de plus en plus amoureuse, Alex se met à jouer le jeu, bandant ses seins pour les faire disparaître, cachant sa vie privée afin que le mensonge ne soit pas révélé. Mais plus les filles se rapprochent et plus il devient difficile de faire semblant, d’autant plus que Kate voudrait bien aller plus loin physiquement. Alex peut-elle lui révéler ce qu’elle est sans causer un drame? Comment avouer à sa copine qu’on lui ment depuis le début?
A kiss in the dark est un roman qui aborde le thème de l’orientation sexuelle et du genre en général. Choisissant de le faire sous l’angle d’une histoire d’amour qui cache un lourd secret, Cat Clarke explore les sentiments amoureux à l’adolescence avec justesse dans la première partie, laissant la parole au personnage d’Alex, puis ajoute de la tension dans la deuxième partie lorsque Kate prend le relais de la narration. Assez long, le roman est accessible aux lecteurs intermédiaires.
Le résumé de l’éditeur laissait croire à un suspens grandissant et à beaucoup d’action, j’ai donc été très surprise au départ par la direction de l’histoire, plus dans la psychologie que dans le thriller, mais j’ai aussi rapidement accroché parce que le personnage d’Alex est original et intéressant.
La première partie du roman est d’ailleurs très bien réussie parce qu’Alex se découvre en même temps que le lecteur. On la voit se sentir mieux vêtue en garçon, mais ne pas accepter d’office d’être attirée par les filles. En fait, il n’est pas tant question d’homosexualité au sens large, mais d’attirance. Alex est attirée par Kate. Qu’est-ce que cela implique? Le questionnement est bien amené et authentique. Bravo.
J’ai moins aimé la deuxième partie, qui laisse la place à Kate. Oui, on peut être curieux de voir ce qu’elle ressent lorsque le mensonge d’Alex vole en éclat, mais, si la tension et le suspens augmentent avec sa réaction vive, on est plus dans la répétition des émotions et moins dans la nouveauté. La finale m’a aussi un peu laissé sur ma faim, parce que trop facile, surtout après tout ce qui venait de se passer avant. On quitte un peu plus l’authenticité pour tomber dans le cliché et, même si j’aime l’idée d’une fin ouverte, les dernières pages ne m’ont pas semblé à la hauteur du reste.
Malgré tout, pour l’écriture fluide et pour cette héroïne hors norme qui lutte contre vents et marées pour être elle-même, A kiss in the dark est un chouette roman à conseiller aux ados.
Merci aux éditions Robert Laffont pour le roman!
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