1868. Depuis que sa mère, Claire Dulac, a disparu dans la montgolfière qu’elle avait utilisée pour partir à la conquête de l’éther, Séraphin est obsédé par ce gaz qui, selon la communauté scientifique de l’époque, pourrait permettre d’explorer les mystères de l’univers. Un an plus tard, le jeune garçon et son père reçoivent une lettre d’un inconnu qui leur dit avoir en sa possession le carnet de notes de Claire. Échappant à de mystérieux poursuivants à la gare, père et fils ont la surprise de se retrouver bientôt dans le château du Roi de Bavière qui désire financer des recherches sur l’éther. Mais tout près, le Roi de Prusse cherche la moindre occasion pour s’emparer de la Bavière et compte sur la folie du roi, ainsi que sur ses découvertes récentes, pour y parvenir…
Bande dessinée s’inscrivant dans le courant steampunk, Le château des étoiles a d’abord été publiée en trois fascicules avant d’être réunie en intégral carton cet automne. Proche de l’univers de Jules Vernes, l’histoire entraine son lecteur dans les rouages de la lutte pour le pouvoir terrestre, mais aussi pour la conquête de l’espace, mettant de l’avant la fantastique aventure de Séraphin. Complexe, le récit s’adresse à tous les publics, mais conviendra davantage aux lecteurs avancés.
Quelle chouette découverte que cette bande dessinée au visuel attrayant et à l’histoire captivante ! Il faut dire que j’aime beaucoup le steampunk et, donc, que l’idée d’amener la conquête de l’espace en 1868 m’a plu. S’il est bien d’avoir tout de même quelques connaissances historiques pour se situer au départ avec la situation politique et ses différents enjeux et apprécier la relecture qu’en fait Alex Alice, le récit peut aussi être pris comme une aventure hors du temps et être apprécié pour ses nombreux rebondissements, ses personnages plus grands que nature, mention spéciale au Roi de Bavière et coup de cœur pour Sophie, la servante aux milles ressources. Rythmée et riche, l’histoire est en outre allégée par de petites touches d’humour.
Côté dessins, Alex Alice a utilisé le crayon et l’aquarelle, entremêlant les bleus et les jaunes pour créer des planches poétiques et impressionnantes, en particulier dans les cases plus grandes montrant les paysages, où ombre et lumière alternent. Si certains détails, notamment autour de l’ethernef, sont rendus avec précision, d’autres ambiances sont plus aériennes, laissant le lecteur en faire sa propre lecture. Pour ce qui est des personnages, certaines figures sont caricaturales et font penser au type manga comme celle d’Hans, petit bavarois fort sympathique, mais la plupart sont bien définies et prennent vie au fil des cases. Vraiment, c’est une bande dessinée magnifique qui offre une histoire généreuse. À découvrir et à partager !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire