Les parents de Jess ont tout fait pour la décourager de garder le bébé qu’elle attendait, mais l’adolescente de dix-sept ans a tenu bon, persuadée que son amoureux et elle sont capables de s’occuper d’un enfant. « Au début, les mères de ton âge ont souvent du mal à s’attacher », lui dit la sage-femme qui l’accouche. Pour Jess, le malaise a plutôt à voir avec le fait qu’elle vient de mettre au monde un bébé orignal ce qui, sans être unique au monde, est tout de même assez rare. Toutefois, après le premier choc et malgré les commentaires des autres, Jess et Nick apprendront à aimer celui qu’ils baptisent Rudolph et à faire en sorte qu’il soit heureux, même si cela implique beaucoup, mais alors là beaucoup, d’adaptations alors que le bébé grandit...
Ovni littéraire, Jess ou comment j’ai accouché d’un original est un livre court, presque une nouvelle, rythmé par de brefs chapitres. Meg Rosoff parle de mère adolescente et d’enfant différent avec une originalité qui peut être déstabilisante au départ, mais qui est aussi accessible à tous les lecteurs, d’autant plus que le roman propose une mise en page parfaite pour les lecteurs en difficulté.
Oh la la, quel livre bizarre ! Dès le départ, on sait que le bébé que Jess vient de mettre au monde est un orignal et, au fil des pages, des commentaires d’infirmières ou encore lors de la rencontre du groupe de parents, on s’aperçoit que ce n’est pas unique dans le monde qu’a inventé Meg Rosoff. On se questionne, on rigole, on compatit avec cette mère qui aime profondément son enfant malgré ses différences et qui s’adapte au fil de son évolution. Et c’est ça, justement, la force de ce roman. Parce qu’en fait, tout est une métaphore pour simplement parler de différence et de ce que doivent traverser ses parents pour leurs enfants lorsqu’ils le voient grandir et doivent affronter des différences de plus en plus dérangeantes pour les autres. . Quoique terriblement étrange, l’univers est cohérent et l’ensemble intelligent.
Le petit plus? La mise en page aérée, les chapitres courts et la grosseur de la police de caractère en font un livre accessible aux lecteurs en difficulté, ce qui est assez rare en littérature ado !
Quelle a été ta première réaction à la lecture de ce roman?
Quel coup de cœur! J’ai été d’abord surpris, ensuite incapable de lâcher le bouquin! Ce que je préfère, comme plusieurs, c’est le deuxième degré – l’analogie à l’enfant différent. J’ai aussi adoré que les jeunes héros ne se laissent pas influencer par les autres. Je pensais que notre enthousiasme était un peu fou, mais les commentaires des libraires sont excellents et déjà je connais des profs qui vont s’en servir avec leurs élèves de fin du secondaire. C’est différent, je n’ai jamais lu un tel livre auparavant, et surtout, ça parle d’une myriade de thèmes qui ouvrent les portes pour de belles discussions.
Penses-tu que les adolescents embarqueront dans cette histoire un peu folle?
j’ai demandé des échos de jeunes lecteurs. Aucun d’entre eux n’a mentionné : « J’ai rien compris » alors hourra! Ils ont apprécié l’humour, le vocabulaire qui les rejoint (surtout celui de Jess qui peut être cinglante) et l’absurdité (quelque chose rappelle Ionesco dans ce récit). Le commentaire le plus populaire des ados : « ça parle de la différence et de la peur de la différence ». D’ailleurs, une lectrice m’a dit détester les parents de Nick, qui prônent le conformisme et le « qu’est-ce que les voisins vont dire ou penser?! ».
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