Le bureau des objets perdus

L’héroïne perd tout, tout le temps. De ses livres de classe au portable de sa meilleure amie, elle égare systématiquement les objets qui se retrouvent entre ses mains, mais elle a une vision un peu fataliste de la chose et ne se laisse pas décourager. Du moins jusqu’à ce qu’elle perde son blouson en cuir. Parce que ce dernier, offert par l’oncle Tozzi, un aventurier aux histoires inspirantes, lui donne confiance en elle et qu’elle en a justement vraiment besoin. Si elle n’a jamais pu retrouver son écharpe ou les clés de la maison, elle est bien décidée à remettre la main sur son blouson !

Le bureau des objets perdus est un court roman porté par une écriture poétique. Mettant en scène une adolescente dont la distraction cause bien des soucis à elle-même et à son entourage, Catherine Grive en profite pour parler des apparences et de l’impact de celles-ci sur notre vie. Attention toutefois, bien que bref, le roman se caractérise par une écriture assez complexe, faite de phrases qui alternent narration et digressions. Pour lecteurs intermédiaires, donc ! 

Mon avis

Est-ce parce qu’il y a un petit quelque chose d’Amélie Poulain dans l’écriture que je suis tombée à ce point sous le charme de ce récit ou est-ce parce qu’il est arrivé pile-poil au bon moment dans ma vie de fille distraite? Je ne sais pas, mais je n’ai fait qu’une bouchée de ce roman et j’en suis sortie un peu triste, comme si je n’en avais pas eu assez.

Il y aurait en effet eu de la place à plus puisque cette chouette histoire est finalement très courte et que les thèmes auraient pu être plus approfondis. Mais on est ici devant le cas d’une écriture qui sublime le récit. La plume de l’auteure est si jolie, si sympathique, qu’elle crée de la magie. Catherine Grive abreuve son lecteur de phrases truffées de détails tout en restant légères, comme autant de fenêtres ouvertes sur la vie de son héroïne et de ceux qui l’entourent. Du coup, le récit gagne en richesse et donne l’impression d’être un bijou dans un écrin. Ce n’est pas parfait, c’est un premier roman, mais c’était un pur délice de lecture.  

Merci aux éditions du Rouergue pour la découverte !