Annaëlle est une superhéroïne inversée. Oui, oui. En fait, elle fait disparaitre les choses, les sentiments et les gens contre son gré. Les clés, ça passe encore, mais quand son premier amour la regarde froidement du jour au lendemain et que son père disparait, laissant sa mère dans une tristesse abyssale, Annaëlle comprend qu’elle est dangereuse. Et que sa seule chance est l’isolement volontaire…
Avec beaucoup d’humour, ce roman réaliste écrit sous la forme d’un journal traite du deuil amoureux et de la dépression à l’adolescence. Quoique le vocabulaire reste accessible et que la façon de parler de la narratrice est accrocheuse, la complexité de l’intrigue et le deuxième degré présent un peu partout pourraient effrayer les lecteurs intermédiaires.
Mon avis
Attirée par ce titre quand j’ai su qu’il était dans la présélection des Pépites 2013, j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir la plume de Jean-Noël Scariani qui aborde un sujet assez sombre, la dépression, avec originalité et humour. En fait, il faut même un moment pour comprendre dans quoi sombre Annaëlle puisqu’on reste dans le domaine des disparitions mystérieuses associées à ses supposés pouvoirs. Cette façon de faire accrochera les lecteurs qui pourront ainsi découvrir aussi Rachel, une fille qui est mise de côté à l’école et qui recèle pourtant d’épatants secrets.
Coté écriture, la forme du journal est intéressante, Annaëlle narrant ses aventures tout en les assaisonnant de ses commentaires. En plus de donner l’impression d’avoir un accès privilégié aux mémoires d’une superhéroïne inversée, cela permet ainsi au lecteur d’entrer vraiment en contact avec elle et de voir qu’il peut parfois être difficile de comprendre et de mettre des mots sur ce que l’on vit. Les lettres échangées avec Rachel apportent aussi un petit plus et, personnellement, j’ai beaucoup aimé les échanges que les deux adolescentes ont autour de la lecture. Finalement, j’ai apprécié que les parents soient absents, le père étant parti et la mère étant aussi aux prises avec une grande souffrance, parce que cela laisse Annaëlle face à elle-même et la force à « renaître » toute seule, en se cherchant de nouveaux repères.
Un petit plus? Chapeau à la finale qui explique bien des choses et qui parlera aux adolescentes qui se font mettre de la pression par leur copain.
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