En avril 1975, le jeune Arn, âgé de 11 ans, ne se doutait pas des transformations qu’allait vivre son pays, le Cambodge. Du jour au lendemain, les Khmers rouges prennent le contrôle : il n’y aura plus de distinction entre les riches et les pauvres, tous devront servir Angka, et ce, au péril de leur vie. Pendant quatre ans, Arn endurera cet enfer et tentera de survivre aux horreurs qu’il entend, qu’il sent, qu’il voit, qu’il vit. L’adolescent, d’abord simplement témoin de ces atrocités, deviendra bien malgré lui acteur de ces gestes barbares. Comme les autres prisonniers du camp, il devra suivre les ordres. Dans ce contexte de guerre où le rire est interdit, Arn devra chercher quelques instants de bonheur, avec la musique et le volleyball par exemple, pour garder espoir et atténuer la douleur…
L’histoire incroyable de cet adolescent cambodgien est basée sur une histoire vraie. Les nombreuses informations données au fil du récit au sujet des Khmers rouges permettent de bien se situer dans cette réalité peu connue par les plus jeunes. Les références culturelles facilitent la compréhension des coutumes et des moeurs cambodgiennes pendant le règne de Pol Pot où près de deux millions de personnes ont perdu la vie. Les émotions suscitées par certains passages de même que les gestes décrits rendent toutefois la lecture difficile. Le roman s’adresse donc à ceux qui ont le cœur solide.
Comment ce jeune homme a-t-il pu résister à tant d’horreurs? Je me pose encore la question une fois le livre refermé et c’est probablement pour cette raison que je me suis rapidement attachée à Arn. Cette histoire authentique est racontée de façon très touchante par Patricia McCormick. L’auteure, avec un style unique, présente des extraits où peu de mots sont nécessaires pour saisir la violence et la douleur que vit Arn. L’évolution psychologique du personnage principal permet de suivre toutes les pensées qui tourmentent le garçon. Vivre, survivre ou mourir? Chacune des décisions prises par l’adolescent aura des conséquences sur sa vie et cette facette du roman m’a interpellée. Jour après jour, Arn fera preuve d’une résilience hors du commun. Les thèmes abordés pourraient rebuter certains lecteurs qui préfèrent être divertis par des sujets plus légers, mais je crois que cette lecture est un excellent moyen d’en apprendre davantage sur le mouvement des Khmers rouges et de comprendre une réalité culturelle d’un peuple qui a connu la guerre. Bref, Ne tombe jamais ne constitue pas seulement un titre de roman. Ne tombe jamais, c’est aussi ce qui a permis à Arn de repousser la mort et de partager son histoire. Et le lecteur restera hanté par ce récit où la réalité dépasse la fiction.
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