En Pologne, en 1942, Félix, un jeune juif vivant caché dans un orphelinat catholique durant l’occupation nazie, a l’idée saugrenue de quitter son confort relatif pour rentrer chez lui. En retournant dans son village, il découvre qu’une autre famille réside dans sa maison et cette dernière le rejette brutalement et sans ambages. Apprenant du coup que ses parents ont été déportés au ghetto de la grande ville par les nazis, Félix, nourri d’espoir, tente sa chance et part à leur recherche. Ici débute pour le jeune garçon de 10 ans une longue et souffrante, mais aussi à la fois curieusement belle épopée à travers les dangers et atrocités de la Pologne occupée.
Morris Gleitzman s’est lancé dans tout un travail de recherche pour écrire ce roman historique. Dans ses notes de fin de livre, il nous informe que c’est une lecture à propos d’un médecin polonais qui prit soin, jusqu’à en mourir, de 200 enfants juifs durant la guerre, qui l’a inspiré pour cette histoire. C’est donc pour rendre hommage à ce héros ainsi qu’à toutes les victimes de l’holocauste qu’il a mis en scène le personnage de Félix. En suivant son aventure, le lecteur découvre, à la hauteur de ses yeux d’enfant, toutes les cruautés que les Polonais ont pu subir durant l’occupation.
Bien que j’aie failli refermer le livre après quelques chapitres, je suis heureux de ne pas avoir cédé à cette tentation. Dès le début de ma lecture, j’ai été agacé par le ton enfantin du narrateur, Félix, en l’occurrence. Un enfant brillant, mais d’une naïveté invraisemblable : pour lui, les soldats nazis qui brulent des livres sont des bibliothécaires qui font du ménage! Toutefois, au fil des pages, je me suis laissé porter par le récit qui se révèle, je devais l’avouer, assez enlevant. Le lecteur se met constamment à craindre pour la vie de Félix et celle des compagnons qu’il rencontre. De plus, il est intéressant d’en apprendre plus sur l’occupation grâce à l’authenticité des péripéties de guerre, et ce, même si elles sont terriblement révoltantes à cause de la cruauté que manifestent le régime nazi et l’antisémitisme local.
Somme toute, le récit ne cesse de gagner en qualité et en surprise au fur et à mesure des pages alors que Félix perd de son innocence. Par moments, je me sentais presque dans le terrier d’Alice au pays des merveilles, tellement les rencontres de personnages hauts en couleur surviennent continuellement. On ne peut d’ailleurs que s’attacher au personnage de Zelda, brave enfant têtue, que Félix prendra sous son aile, tel un grand frère.
Un peu à la manière du film La vie est belle, Un jour est un livre sur l’amour et l’espoir, au cœur de désespoir de la Deuxième Guerre mondiale, le tout raconté à hauteur d’enfant.
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