Pourtant protestante, Franziska a des origines juives et sa famille devient paria dans l’Allemagne nazie d’Hitler. Après avoir vu son père se faire enlever par les SS lors de la Nuit de Cristal et sa mère dépérir, mais refuser de quitter le pays sans son mari, Ziska parvient à obtenir une place dans un Kindertransport. C’est une famille juive orthodoxe, les Shepard, qui l’accueille à son arrivée en Angleterre et c’est dans leur maison que Ziska, rebaptisée Frances, tentera de trouver des solutions pour faire sortir d’Allemagne ses parents et sa meilleure amie Bekka. Toutefois, alors qu’elle retrouve tout juste son équilibre, Ziska est de nouveau confronté à la perte de ceux qu’elle aime lorsque la Grande-Bretagne entre en guerre.
Écrit à la première personne, Vis, et sois heureuse Ziska est un roman qui traite de l’identité, de la famille, biologique et adoptive, de la confiance et, surtout, de la résilience. Divisé en trois grandes parties, 1938-1939, 1939-1940 et 1941-1945, le texte, quoique assez long, reste rythmé et accessible à des lecteurs intermédiaires.
Mon avis
Ziska a tout juste 11 ans quand sa vie vole en éclat et c’est intéressant cette naïveté qu’elle a, tout comme l’est son évolution et la maturité qu’elle gagne au fil des événements. Et quels événements! La Deuxième Guerre mondiale est un terreau fertile pour les auteurs et il y a de nombreux romans sur le sujet, mais j’ai beaucoup aimé l’angle d’Anne-Charlotte Voorhoeve qui met en scène une jeune fille aux origines juives, mais qui a été élevée comme une Allemande « normale ». Ziska ne connait donc pas la religion juive (et cela est flagrant quand elle débarque chez les Shepard) aussi elle ne comprend pas pourquoi elle est ostracisée. En outre, en Angleterre aussi elle devient paria étant donné qu’elle parle allemand et que les Allemands sont devenus l’ennemi. Cela crée une quête d’identité fascinante, doublée de toute la question de l’adoption et des rapports du sang.
L’histoire de Franziska est donc assez difficile, mais l’auteure garde un ton résolument positif et le récit est traversé de bons sentiments. L’écriture est fluide, agréable à lire et très ancrée dans la réalité de l’époque, donnant ainsi une multitude de détails intéressants pour que le lecteur puisse vraiment se construire un film au fil de sa lecture. D’ailleurs, j’ai bien aimé lire à la fin du roman les explications d’Anne-Laure Voorhoeve quant à la part de réel et la part de fiction du roman. Ça enrichit l’expérience de lecture!
En bref? Un roman historique passionnant qui met en scène un univers connu, mais avec une touche très personnelle.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Enfant volée et Max.
Merci à la maison d'édition Bayard pour le roman!
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