Loubaye a beau être Haïtien, il est né au Québec et ne connait rien au pays de ses parents, si ce n’est ce qu’en disent les médias. Sur un coup de tête, il décide toutefois d’accepter la proposition de son enseignant et de choisir Haïti comme sujet pour son exposé oral. Pour ses recherches, il doit donc questionner ses parents sur leur enfance, la culture et la politique haïtiennes, mais aussi les raisons de leur départ. Au fil de ses découvertes, Loubaye voit ses préjugés être démontés les uns après les autres. Et quand il gagne le concours oratoire et que son groupe classe s’envole pour Haïti lors d’un voyage scolaire, il rencontre à son tour ce pays dont il tient son prénom et comprend pourquoi ses parents sont si fiers de leurs origines.
Entre roman et documentaire, le livre de Jean Fils-Aimé propose la rencontre d’un pays souvent méconnu. Comme Loubaye, le lecteur découvre sa richesse et son histoire, permettant de mieux comprendre pourquoi certains en sont partis et y restent pourtant profondément attachés. Court, le roman parle d’identité et est accessible aux lecteurs débutants.
Mettre en scène un adolescent montréalais d’origine haïtienne est une idée particulièrement intéressante. La diversité culturelle est trop peu présente en littérature jeunesse et Sur les traces de Loubaye Dantor pourrait parler à de nombreux adolescents qui pourraient se reconnaitre dans son personnage principal, déconnecté de ses racines au départ. Le début du roman est d’ailleurs accrocheur avec la grand-mère qui parle créole et place le décor, rendant crédibles l’ensemble de l’histoire et la culture dont il est question dans le livre. On sent que Haïti est au centre des préoccupations de l’auteur et que ce qu’il raconte est du vécu. Par contre, tout ce qui est en lien avec la vie quotidienne, les discussions, et les interactions de Loubaye avec ses amis et sa copine n’est pas très naturel. Il y a quelques incohérences au fil du récit, des situations étranges, des phrases qu’on imagine mal dans la bouche d’un adolescent. Du coup, on croit moins au personnage, sentant l’adulte derrière. Il faut dire que Jean-Fils aimé est essayiste au départ et a sans doute été porté par l’envie de faire découvrir le plus d’éléments possible à son lecteur. Mais le livre étant assez court, on a parfois l’impression que l’histoire n’est qu’un prétexte, rendant l’ensemble un peu didactique. C’est toutefois une belle découverte, parce qu’Haïti est présenté aux jeunes lecteurs avec justesse, sans tomber dans le drame.
En bref? Un livre à lire pour en apprendre davantage sur Haïti et dépasser certains préjugés.
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