C’est un matin comme les autres pour Fergus McCann. La vie n’est pas facile en cette année 1981 : le conflit religieux qui oppose l’Irlande du Nord et l’Angleterre est loin d’être réglé. Joe, le frère ainé de Fergus, est emprisonné depuis quelques semaines. La crainte de ses proches est qu’il rejoigne les autres prisonniers de droit commun. Ces derniers ont entrepris une grève de la faim pour attirer l’attention du public. Les autorités les considèrent comme des criminels et non comme des prisonniers politiques.
Fergus en a marre. Après ses examens, il quittera cette vie et ira vivre en Angleterre où il espère connaitre des jours meilleurs. Comme d’habitude, ce matin-là, son oncle Tally et lui se rendent chercher de la tourbe qu’ils pourront vendre aux habitants de Drumleash, le petit village qu’ils habitent. Toutefois, une découverte changera le quotidien du jeune homme. Un corps se cache dans la tourbe. Ce dernier, très bien conservé, semble être celui d’une enfant. Dès lors, les autorités prennent cette découverte au sérieux et demandent l’aide d’une archéologue. L’experte mandatée pour effectuer les analyses de l’enfant n’est pas venue seule. Elle est accompagnée de sa fille, Cora, qui ne laisse pas Fergus indifférent. Entre le désir de réussir ses examens et celui de convaincre son frère d’abandonner sa grève de la faim, Fergus suivra avec attention l’évolution des analyses reliées à Mel, l’enfant de la tourbe.
Parsemé d’informations en lien avec les troubles existant entre l’Irlande du Nord et l’Angleterre dans les années 80, ce roman marie bien la réalité et la fiction, l’histoire de Fergus permettant d’aborder ce sujet qui pourrait sembler aride et ennuyant. Abordant les thèmes de l’avenir, des rêves, de l’impuissance, de la famille et de l’amour, l’auteure s’adresse à des lecteurs intermédiaires et avancés.
Je dois avouer que j’ai choisi ce roman particulièrement parce que l’histoire se déroule en partie en république d’Irlande, un pays avec lequel je suis tombée en amour il y a quelques années. J’étais aussi curieuse de voir comment l’auteure allait exploiter un thème tel que le conflit entre catholiques et protestants dans un roman jeunesse. Siobhan Dowd a très bien réussi son pari, car le lecteur n’est pas envahi de références historiques qui pourraient alourdir le texte, il découvre plutôt cette réalité au fil des pages.
La Parole de Fergus met en scène un jeune homme en quête de liberté. Pour réaliser ses rêves, une seule solution s’impose : quitter ce village où le moral des habitants est miné par le conflit. Mais la découverte de Mel, l’enfant de la tourbe, occupe les pensées de l’adolescent au point qu’il croit entendre la voix de la jeune fille. D’ailleurs, par le biais d’une narration parallèle, le lecteur en apprend davantage au sujet des peuples qui vivaient à l’âge de fer, ce qui fait que ce roman plaira autant aux lecteurs férus d’histoire qu’à ceux qui recherchent une histoire simple et captivante.
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