Aujourd’hui, Leonard a dix-huit ans. Mais personne ne lui souhaite un joyeux anniversaire. Ni sa mère, trop occupée par son agence à New York pour se soucier de son fils, ni son voisin avec qui il a pourtant lié une belle amitié, ni tous ceux avec qui il va à l’école et qui ne le connaissent pas vraiment. Mais de toute façon, Leonard s’en fout. Parce qu’il va d’abord remettre quatre présents à des personnes qui ont été importantes pour lui, puis il va tuer Asher Beal, son ancien meilleur ami, avant de se tirer lui-même une balle dans la tête. Joyeux anniversaire, Leonard.
Pardonne-moi Leonard Peacock est un roman qui joue sur une ligne très mince, le thème du roman étant particulièrement difficile. L’auteur s’adresse à un public avisé, mais aussi à des lecteurs avancés, notamment à cause de la difficulté de lecture que créent les nombreuses annotations en bas de page.
Il y a quelque chose de profondément perturbant à être dans la tête d’un adolescent qui a prévu d’en tuer un autre et de s’enlever la vie après. C’est pourtant ce que nous propose l’auteur avec ce roman qui met ce décor sombre en place dès le départ. J’étais sceptique, je dois l’avouer, et j’ai bien failli abandonner la lecture à cause des (très) longues notes en bas de page qui entrecoupent la lecture. J’ai pourtant persévéré et j’en suis bien heureuse finalement parce que ce roman se révèle être une lecture vraiment intéressante.
Matthew Quick présente un personnage authentique, attachant, qui n’a pas la vie facile, mais qui mérite de s’en sortir. L’auteur réussit un remarquable travail d’équilibriste tout au long du récit, évitant de juger et d’entrainer les jugements du lecteur, notamment parce qu’il dose bien les informations qu’on découvre à propos de Leonard.
On comprend tout de suite qu’il y a un mystère autour des raisons qui font en sorte que l’adolescent solitaire a décidé de tuer Asher Beal. C’est ce suspens qui fait que le lecteur accroche malgré le malaise général au départ et c’est ce qui fait qu’on peut difficilement lâcher le roman avant la fin, toujours une boule au ventre parce que Leonard fait peu à peu ses adieux, toujours avec le pistoler P-38 caché dans son sac. Mais au fil de ces rencontres, on en découvre un peu plus sur lui, on s’y attache et on le comprend. Presque. Parce que le geste prémédité reste d’une violence inouïe, même si, au final, ce qu’a fait Asher Beal est aussi terrible.
Et la finale? Disons qu’il reste beaucoup de mystère autour de Leonard, que tous les fils ne sont pas attachés. Mais c’est comme ça dans la vraie vie, non? Un roman à lire, donc!
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Même si ce roman traite d'un sujet difficile, le suspense semble fort!! J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque et j'ai vraiment hâte de le lire. Merci de me faire découvrir des livres aussi intéressants!