Depuis que Bailey est morte, celle qui vivait dans l’ombre de son excentrique sœur ne sait comment faire face à ce deuil qui envahit la moindre parcelle de son être. Il n’y a qu’avec Toby, le copain de Bailey, que Lennie sent qu’elle est comprise, que la douleur est partagée, moins puissante. Mais Lennie sait que son attirance pour Toby est malsaine et la jeune fille se sent terriblement coupable, d’autant plus qu’un nouveau venu dans l’orchestre fait aussi battre son cœur à un rythme anormal. Mais a-t-elle seulement le droit de vivre, de rire, d’aimer, alors que Bailey est morte?
Premier roman de Jandy Nelson, Le ciel est partout parle de famille, de deuil et d’amour dans une intrigue parfois sombre, mais toujours traversée de lumière. Le rythme assez lent convient toutefois mieux aux lecteurs intermédiaires et avancés, d’autant plus que certains aspects du roman parleront davantage aux lecteurs plus âgés.
"Quand je suis avec lui, il y a quelqu’un avec moi dans ma maison du deuil, quelqu’un qui connait son architecture aussi bien que moi, capable d’y errer avec moi d’une pièce triste à l’autre, si bien que la structure oscillante de vent et de vide n’est plus aussi effrayante et solitaire qu’avant."
Il y a de ces phrases qui marquent dans ce roman, mais… mon problème c’est que je l’ai lu après Le soleil est pour toi et que j’aurais dû le faire dans l’autre sens. En effet, Le ciel est partout est le premier roman de l’auteure et, si on sent poindre son style, il n’est pas à maturité. Il y a de encore des moments quai magiques et de belles images, mais elles sont moins filées. Le récit est tout de même intéressant avec cette histoire d’amour plus grande que nature, mais traversée par le deuil. C’est un peu lent, surtout dans la première partie, et Lennie est parfois énervante avec son autoflagellation. Oui, il faut donner du temps au récit pour qu’il murisse, mais la première partie est parfois un peu redondante. Heureusement, la force du récit est dans les détails, dans les histoires entre les lignes. Que ce soit les fragments de poème que Lennie laisse trainer un peu partout en ville et sur lesquels elle dépose une partie de ses souvenirs, de sa peine, ou encore les personnages secondaires absolument délicieux, les frères de Joe et leur étincelle magique, la grand-mère de Lennie et sa passion pour le vert, la crinière de lion de Toby, la mère en fuite…
Chacun des personnages est différent, un peu magique, ce qui fait que l’ensemble sort de l’ordinaire. De plus, outre le deuil qui est abordé en profondeur, il est intéressant de voir comment Jandy Nelson a traité la relation qui unissait Lennie à Bailey. Au fil des pages, on découvre la première qui se sent comme un Poney nain à côté de sa sœur, pur-sang, et se comporte tout comme, ne se donnant pas le droit d’être pleinement elle-même. De quoi faire réfléchir le lecteur dans la même situation. Faut-il vraiment un drame pour prendre sa place?
En bref? Un livre charmant, qui parle de deuil, mais aussi d’amour, de souvenirs, mais aussi de futur.
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