Frédégonde Hautcoeur n’a pas une vie amoureuse passionnante. Alors qu’elle voit son père, qui l’a élevée seul depuis la mort de sa mère, vivre le grand amour avec « Love-Meï », une grano un peu particulière, Frédégonde, elle, ne trouve personne qui fasse battre son cœur. Il y a bien eu quelques tentatives de frenchs, mais rien qui réveille des papillons dans son ventre. Mais quand son meilleur ami, Christophe, rencontre une autre de ses amies et que ces deux-là commencent à flirter, Frédégonde ressent enfin quelque chose de fort. Serait-ce de la jalousie?
Des papillons pis de la gravité est un roman qui aborde les premières amours adolescentes, la recherche d’émotions et de sensations. Utilisant une langue très orale, Alexandra Larochelle peut rejoindre tous les lecteurs, mais les images décrites et le style de l’écriture s’adressent à un public assez âgé.
Alexandra Larochelle avait connu le succès lorsque, adolescente, elle a publié Au-delà de l’univers, une série de roman de fantasy, mais elle a pris une pause de 10 ans avant d’offrir ce nouveau roman, totalement différent, aux lecteurs. On n’est plus dans l’aventure, mais plutôt dans la réalité « à l’eau de cactus » d’une adolescente qui vit ses premières aventures amoureuses et cherche son bonheur malgré les nombreuses embûches. Si le genre est différent, c’est surtout sur le plan de la langue que la cassure est la plus nette. En effet, Les papillons pis de la gravité propose une langue très orale, colorée, qui rappelle par moment celle de Sarah-Maude Beauchesne dans Cœur de slush (d’ailleurs, elle parle aussi de slush, mais rouge, cette fois!), mais qui est aussi propre à l’auteure.
Son style lui est de plus bien particulier, comme l’utilisation du fil conducteur de la gravité au fil du récit et celle des interpellations à son lecteur. Si j’ai beaucoup aimé l’histoire, très réaliste, ancrée dans l’air du temps, et totalement cru au personnage de Frédégonde, j’ai parfois été agacée par cette façon de s’adresser tout le temps au lecteur en lui suggérant de remplir son verre de vin pour écouter l’histoire. Il est vrai que le roman n’est pas classé adolescents, mais nombre d’entre eux se reconnaitront dans l’histoire d’Alexandra Larochelle, tout en ayant l’impression de n’être, du coup, pas le public cible. Ça crée une proximité, mais c’est un peu poussé. Et hors contexte, ce verre de vin qu’on est amené à remplir souvent est bizarre.
En bref? Une histoire intéressante, une fin qui donne furieusement envie d’avoir une suite à se mettre sous la dent, mais quelques choix plus étranges, comme si l’auteure avait trop voulu se distancier de son œuvre précédente.
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