Titouan et Janis ont toujours vécu en marge, nomades, filant de petits boulots en boulots, de copain en copain. L’adolescent sait bien que sa mère est hors norme et qu’il a intérêt à toujours l’avoir dans son champ de vision s’il ne veut pas la perdre, mais il est habitué à ses fuites comme à ses moments de déprime. Il l’aime, sa mère, d’un amour excessif, qui pardonne tout. Sauf que le jour où Janis met le feu au deux-pièces dans lequel ils vivaient depuis un moment, les choses changent. Cette fois, ce n’est plus l’instinct de nomade qui les guide, mais l’instinct de survie. Et la fuite révèlera bien des secrets enfouis…
Olivier Ka met en scène une relation fusionnelle entre un adolescent et sa mère dans Janis est folle. Créant un suspens autour de ce duo mère-fils où l’amour est aussi intense que la cavale, l’auteur entraine son lecteur dans un suspens psychologique qui aborde les thèmes de l’amour familial et des conséquences des erreurs de jeunesse dans une intrigue complexe.
Janis est folle est le type de roman qui coupe le lecteur de la réalité le temps de la lecture parce que l’univers présenté est intense, tourmenté, captivant. Cette relation fusionnelle entre Titouan et sa mère est excessive, loin de notre réalité, mais pouvant néanmoins parler à chacun. À travers les yeux de Titouan, on se questionne sur le lien mère-fils, sur l’attachement, sur les limites du pardon, sur cette « normalité » à laquelle la plupart des gens aspirent. C’est une lecture particulière, portée par une écriture qui varie, tantôt dans la noirceur, tantôt dans la lumière, parfois à la limite du malaise parce que sans concession. Il y a beaucoup dans ce roman, mais surtout un adolescent qui en a trop pris sur ses épaules, qui n’arrive plus à grandir dans cette folie ambiante, qui cherche des repères. Soyez avisés, cette histoire est riche, mais dérangeante…
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