Kader, 16 ans, n’en peut plus de sa vie au centre d’accueil. Ses éducateurs ne savent pas quoi faire de lui, à part le confiner à sa chambre. Mais Kader a des envies de rébellion, des envies d’ailleurs et, sur un coup de tête, il décide de quitter le centre. Il a froid. Il a faim. Il est paumé. Il se retrouve finalement sur une aire de repos, sur le bord de la route. C’est là qu’il décide de trouver refuge dans un camion. Un gros camion rouge.
Ce camion, c’est celui de Marje, une camionneuse de métier qui ne vit que pour la route et qui porte avec elle de douloureux souvenirs. Lorsqu’elle découvrira Kader dans «sa belle rouge», sa première impulsion sera de le jeter dehors. Mais elle se ravisera et décidera d’embarquer le jeune homme avec elle, vers le sud. Peu à peu, les langues se délieront et ils se confieront l’un à l’autre aux détours des routes.
La belle rouge est un court roman touchant, écrit dans une langue simple, efficace et poétique qui saura plaire autant aux lecteurs débutants qu’aux lecteurs avancés.
On rencontre parfois à travers les livres des personnages si bien écrits qu’ils nous semblent réels. On finit par s’attacher à eux et par être triste de les quitter. Kader et Marje sont de ceux-là. C’est la grande force de ce petit roman qui se lit rapidement, avec plaisir. Les courts chapitres et les nombreux dialogues entre les deux protagonistes rythment le récit de façon agréable et transportet rapidement le lecteur dans l’intimité de ce camion rouge qui devient, l’espace d’un instant, l’endroit de toutes les confidences.
Le style d'Anne Loyer est retenu et poétique et son roman est efficace et touchant, nous rappelant l’importance de la famille et de l’appartenance. La relation entre les deux personnages, malgré leur grande différence d’âge, est réaliste, belle et surprenante. Sans compter que leur histoire respective, que nous découvrons au fil des pages, sont poignantes et intéressantes, chacune à leur manière.
On ne peut qu’être déçu de voir l’histoire se conclure aussi rapidement. Personnellement, j’en aurais pris davantage. Les personnages de Christian et Amandine, les deux éducateurs inquiets de Kader, auraient gagné à être plus développé. Toutefois, même si toutes les parenthèses ne se referment pas, même si la fin nous laisse sur notre appétit, il ne faut surtout pas bouder son plaisir et se plonger absolument dans «La belle rouge» pour se laisser guider par la route.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire