La minute de vérité

Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante

Depuis quelques temps, les yeux de Frida sont sensibles. Elle se décide donc à consulter un médecin qui la réfère à un collègue qui, lui, lui conseille de rencontrer rapidement un spécialiste. Les nouvelles sont mauvaises : des bactéries se trouvent sur ses cornées et un traitement doit absolument être entrepris. Le pire qui peut lui arriver : une greffe. Ne voulant pas inquiéter sa mère, l’adolescent banalise le rendez-vous et, sur un coup de tête, prend une décision complètement irrationnelle. Elle s’achète un billet pour Florence. Dans ses rêves, son père, disparu, s’y trouve. Frida pige dans le compte en banque de sa mère et se rend à la gare, flanquée de son sac à dos et de ses crèmes pour les yeux.

Dès son arrivée à Florence, elle rencontre Jakob, un jeune homme qui l’attire et l’intrigue. Ce dernier se trouve en Italie pour visiter les musées où se trouvent des tableaux de crucifixion peints par de grands maitres : Rembrandt, Picasso, Dali, etc. Le mystère qui entoure Jakob pousse donc Frida à le suivre dans son périple et ses sentiments pour ce dernier évoluent. Toutefois, le jeune homme résiste aux avances de sa compagne de voyage et, en plus, reçoit des messages textes d’une certaine Ida. Entre histoire de l’art, visite touristique de plusieurs villes et incursion dans la vie de Jésus, les lecteurs suivront Frida dans sa quête pour retrouver son père et dans son désir d’en connaitre davantage sur les grands peintres de l’histoire.

Mon avis

La minute de vérité constitue un incroyable voyage dans le monde des grands peintres. La tonne d’informations sur ces artistes et les contextes de réalisation de ces œuvres passionnera les amateurs d’art. L’emphase est cependant mise sur les tableaux qui forment l’ensemble choisi par Jakob, c’est-à-dire ceux qui représentent la crucifixion de Jésus. Le thème demeure intéressant, mais l’auteur a inséré beaucoup de passages qui font référence à la vie de Jésus, ce qui peut donner l’impression d’un cours de religion… et déranger le lecteur.

En plus de ce point faible, les personnages manquent un peu de charme. Frida rêve de rencontrer le prince charmant tandis que Jakob représente bien le type de garçon mystérieux et secret qui plait aux jeunes filles. Leur relation évolue, certes, mais je me suis lassée rapidement des passages où l’adolescente se languit de son compagnon de voyage et de ceux où ce dernier hésite à se dévoiler. Bref, le roman demeure une mine d’or d’informations pour les amateurs d’art et intéressera les lecteurs qui désirent en apprendre davantage sur ce sujet, mais moins ceux qui se tiennent loin de la religion.

Le petit plus? Au centre du roman, on retrouve les images des 33 tableaux dont il est question et la page de référence.

Merci à Bayard pour le roman !