Victor est un étudiant brillant. Inscrit à la Polytechnique, il est la fierté de sa mère et le regret de son père, homme d’affaires spécialisé dans les légumes qui n’a jamais réussi à comprendre ce fils intello. Valentin, lui, est plus proche de décrocher que de réussir son diplôme et il préfère sortir avec ses copains et emballer les filles qu’étudier. Mais le jour où Victor a un accident de parachute au même moment où Valentin se fait happer par une voiture en pleine nuit, leur destin change, chacun se réveillant dans le corps de l’autre, devant apprivoiser une toute nouvelle réalité. Alors que l’entourage de Valentin est ébahi de le voir soudain se découvrir une passion pour les études, pour la médecine, pour l’étude du cerveau, la mère de Victor se désole de voir son fils quitter la ville pour le travail dans les champs, puis disparaitre, possible complice d’un meurtre…
Roman qui joue avec une fine dose de fantastique avec ce transfert des personnalités, Transfert est avant tout la quête d’identité de deux jeunes hommes qui doivent se reconstruire dans une vie qu’ils ne connaissent pas du tout. Long et assez lent dans sa construction, le roman s’adresse aux lecteurs experts.
La prémisse est intéressante et le choc du transfert fonctionne parfaitement. Le début du roman est donc fascinant, le lecteur étant le seul témoin de ce qui s’est réellement produit et découvrant avec intérêt comment les deux personnages se dépêtrent dans leur nouvelle vie. Le problème est qu’ensuite l’intrigue reste sur ces voies parallèles, chacun des protagonistes se reconstruisant de son côté, et que, tant dans le style d’écriture que dans les thèmes, on est plus dans le roman adulte que dans le roman pour ados, plus dans le roman psychologique que dans le thriller psychologique promis par l’éditeur.
Si l’enquête du détective Vital remet un peu de piquant dans l’ensemble au bout d’un moment, le lecteur doit s’accrocher une partie du récit, d’autant plus que le résumé promet une rencontre… et que celle-ci est vraiment très longue à venir. L’écriture est généralement agréable, même si les changements de narration demandent une bonne concentration, et le décor africain de la deuxième partie offre un vrai dépaysement, mais ce n’est pas suffisant pour éviter la déception.
Merci aux éditions Syros pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
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