Délit de fuite

Sébastien a quatorze ans et, malgré qu'il vive entre ses deux parents séparés, il est encore dans le cocon de l'enfance. Un week-end sur deux, son père vient le chercher chez sa mère pour l'amener à la campagne dans la maison qu'il restaure. C'est sur le chemin de Frais-Marais que la vie de l'adolescent croise celle de Loïc, 17 ans. Pressé d'arriver pour ne pas rater son plombier, le père de Sébastien roule à toute vitesse et percute une femme sur une petite route de campagne, puis continue sa route comme si rien ne s'était passé avant d'interdire à son fils d'en faire mention. La femme qui a été renversée est la mère de Loïc et, suite à ses blessures, elle  sombre dans un long coma qui la laissera complètement amnésique. L'adolescent doit donc assumer les responsabilités de la maison et du travail, puis doit aider à sa mère recouvrer la mémoire lorsqu'elle quitte son état végétatif puisqu'il est enfant unique et que son père est mort des années auparavant.

Sébastien aurait pu poursuivre sa vie, mais il est incapable de nier sa responsabilité comme son père et il entre en contact avec Loïc, sans toutefois lui révéler son identité, pour trouver un moyen d'éliminer la culpabilité qui le gruge.. Ce qu'il découvre aggrave pourtant l'impression de lâcheté qu'il ressent et il doit bientôt choisir entre sa loyauté à son père ou la franchise envers celui qui est devenu un ami...

Les phrases sont courtes, exprimant le désarroi des deux personnages principaux qui narrent en alternance l'histoire. Sébastien parle au « je », alors qu'on suit Loïc au travers d'un « tu », assez révélateur du fait qu'il n'a pas la maîtrise de ce qui se passe. Le récit est au présent, ce qui augmente l'idée de tension et d'inconnu, gardant le lecteur captif du récit malgré l'absence de véritable action.

Mon avis

En effet, il y a beau avoir plusieurs moments d'introspection et peu d'action véritable après le délit de fuite, j'ai eu l'impression de lire un thriller tellement la tension est palpable. Page après page, je me suis demandé si Sébastien allait parler, lui qui tient entre ses mains le futur de son père, marchant sur une corde raide entre responsabilité et loyauté. J'ai d'ailleurs aimé sentir que l'auteur ne portait pas de jugement, se contentant d'ouvrir la réflexion.

C'est un chouette livre et il me semble aussi être un bon outil pédagogique pour l'alternance des narrations et du style, ce dernier caractérisant chacun des personnages. En plus, c'est une petite plaquette qui se lit rapidement. À faire découvrir, donc!  

Une entrevue avec Christophe Léon ici! 

Si vous avez aimé, vous pourrier être tenté par Le garçon qui voulait courir vite et L'affaire Jennifer Jones