Quand Christopher Carandini, journaliste de profession devenu paria depuis qu’il a osé enquêter sur un homme trop influent, répond à une petite annonce bien étrange dans le journal, il ne se doute pas de ce dans quoi il met les pieds. Oui, l’annonce est formulée étrangement, mais comment aurait-il pu imaginer qu’il allait tomber sur un détective privé qui résout les crimes… en dormant? S’il est d’abord sceptique, qui ne le serait pas?, Christopher a rapidement la preuve que son employeur dit la vérité quand Arjuna Barnerjee trouve devant lui la clé d’une énigme en analysant la portée symbolique de son rêve. Le duo nouvellement formé devra rapidement trouver ses repères, car l’enquête sur la mort de lord Scriven, qui paraissait d’abord être de la routine, se corsera dangereusement…
Eric Senabre entraine son lecteur dans l’Angleterre du début du vingtième siècle avec ce roman qui fait des clins d’œil à Sherlock Holmes et Watson tout en amenant l’originalité des rêves comme outil de résolution de crimes. Rythmé par les rebondissements, mais écrit dans une écriture plus descriptive que dans l’action, Lord Scriven s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
« - Monsieur Banerjee, on m'a dit le plus grand bien de vous, commença-t-il. Je pense que vous êtes l'homme de la situation.
- J'espère ne pas vous décevoir. Puis-je savoir ce qui vous amène?
- Bien sûr. Je voudrais savoir qui m'a assassiné. »
Les éditions Didier Jeunesse osent avec ce titre qui va à contrecourant de ce qui se trouve présentement sur les tablettes des librairies, tant dans l’univers présenté que dans le ton. Y risquer un œil, c’est plonger au début du vingtième siècle, dans l’ambiance, les décors, l’univers d’Arthur Conan Doyle. Ce n’est toutefois pas un pastiche, et l’intrigue est bien ficelée, l’auteur dosant les révélations pour garder le lecteur captif.
Côté personnages, on aime tout de suite Banerjee et ses excentricités et Polly, sa mystérieuse protectrice. Comme la narration est assurée par Christopher, le lecteur peut se reconnaitre dans ses doutes premiers sur les capacités de Banerjee, puis s’y attacher au fil du récit… lequel a un dénouement absolument inattendu (chapeau à l’auteur, notamment pour le clin d’œil fait aux amateurs d’histoire avec la mention du 28 septembre 1914!). Si quelques longueurs parsèment le roman, ce dernier n’en est pas moins une lecture divertissante, différente et à conseiller à ceux qui sont un peu lassés des habituels modèles de la littérature pour adolescents!
Merci aux éditions Didier Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour son regard affuté sur le billet!
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