Crow n’a gardé qu’un vague souvenir de ses parents. Ce dont il se souvient plutôt, c’est la force des corbeaux qui l’ont soulevé et l’ont aidé à fuir. À treize ans, il habite désormais avec trois d’entre eux dans un nid construit dans un arbre d’un parc abandonné, sillonnant les toits de la ville pour se nourrir et observant parfois une demeure où vit une famille qui semble unie, question de voir ce qu’aurait pu être sa vie. Il se croit seul à pouvoir parler à ses oiseaux jusqu’à ce qu’un clochard venu le sauver d’une mauvaise posture lui révèle qu’il est un feral, comme d’autres, et qu’il est en danger. En effet, le Tisseur, un homme dangereux contrôlant des araignées, semble vouloir revenir à Blackstone, et ses disciples se sont évadés de prison. En compagnie de Lydia, sa nouvelle amie, Crow devra rapidement développer ses talents de croasseur s’il veut pouvoir éviter le sort de ses parents…
Entremêlant aventures, fantastique, suspens et psychologie, Jacob Frey propose au lecteur une lecture palpitante avec Le monde des ferals. Si l’intrigue est assez dense, la façon dont elle est présentée fait en sorte qu’elle est accessible aux lecteurs intermédiaires, dès 10 ans, tout en pouvant plaire aux plus vieux.
Le monde des ferals propose un savoureux mélange entre des univers connus. Il y a d’abord le rappel de Gotham City avec la ville de Blackstone quasi abandonnée et délaissée par la police, depuis L’Été Noir où la guerre entre les ferals a fait rage. Il y a ensuite quelque chose d’Harry Potter dans ce récit, grâce à Jacob qui se découvre des pouvoirs et semble être le seul à pouvoir arrêter le Tisseur (en plus, ce dernier veut revenir d’entre les morts…) et dont les parents se sont sacrifiés par amour pour lui.
Si le lecteur fait donc des parallèles avec ces deux trames, il n’empêche que le récit est original, bien construit, captivant. On sent que l’histoire est bâtie sur quelque chose de solide, le passé commun à certains personnages, ce qui permet à ceux-ci d’avoir du coffre, d’être crédibles dans leurs nuances et leurs motivations. Oui, on est souvent dans l’archétype, mais certains rebondissements sont inattendus et on sent la promesse de la suite de ce premier tome qui ouvre la trilogie.
À noter, le livre est annoncé pour les 9 ans et plus, l’auteur évite donc les détails sanglants dans les batailles, mais l’univers demeure très sombre et certains personnages sont tués, ce qui amplifie l’impression de danger qui entoure le personnage du Tisseur. À suivre…
Merci à Pocket Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet !
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