Les sous-vivants

L’humanité a presque disparu et les quelques tribus restantes gardent jalousement les frontières de leur territoire. La survie est difficile entre la chaleur étouffante du jour et les ferhoms, d’étranges robots qui enlèvent des adultes lorsque la nuit tombe. C’est d’ailleurs parce que son père a été emmené alors qu’il tentait d’aller chercher des vivres pour la tribu que Soria décide de quitter le territoire d’ Îlesite pour suivre la piste des robots avec son ami Sélim. Pendant ce temps, cachés sous terre, Tigdal et Harkan, deux futurs « purs », terminent leur apprentissage. Reconnus pour leurs capacités de traque, ils quittent les simulateurs afin de prendre le contrôle de ferhoms et se lancer à la poursuite de proies bien réelles.

Rythmé par l’alternance entre les narrations, la parole étant tantôt donnée à Soria ou Sélim et tantôt à Tigdal, Les sous-vivants est un roman post-apocalyptique accrocheur. L’univers mis en place est toutefois assez complexe et vise un public de lecteurs intermédiaires ou avancés.

Mon avis

Après la tétralogie Ciel 1.0, Johan Heliot propose à ses lecteurs un nouvel univers, moins « possible » que celui présenté dans Ciel, mais jouant aussi sur un futur envisageable après une catastrophe, un territoire dévasté dans lesquels ne survivent que peu d’humains. D’ailleurs, les humains qu’il imagine sont devenus stériles et ne savent pas comment les bébés apparaissent, parfois, au hasard, dans les tribus. C’est un des mystères que Soria sera amenée à résoudre durant sa quête avec Sélim, aventure qui la mènera à rencontrer Tigdal… et sa tribu. Le choc sera grand parce que la culture qui règne sous Terre est bien différente, à tous les niveaux. La dernière partie est d’ailleurs la plus forte grâce à cette rencontre et à ce qui s’ensuit. Il faut en effet un moment au départ pour installer le suspens et le lecteur doit être persévérant pour entrer véritablement dans l’histoire, d’autant plus que Johan Heliot a choisi l’originalité en intercalant entre les chapitres des légendes racontées par Sélim et que celles-ci ne sont pas toujours faciles à relier à l’intrigue principale. Mais l’auteur sait toujours où il s’en va et il a écrit avec Les sous-Vivants un récit sombre et complexe, mais aussi intelligent, original.

Merci aux éditions du Seuil pour le roman!