Clémentine et Flavie ont chacune leur vie sur leur continent respectif, la première étant française et la deuxième québécoise, mais l’été dernier, alors que Flavie visitait Lourmarin, elles sont devenues amies, ont vécu de folles aventures… et ont causé un terrible accident. Presque un an plus tard, elles ne se parlent plus, mais Flavie est rongée par la culpabilité et elle a bien l’intention de profiter d’un voyage professionnel de son père pour retrouver Clémentine… et Grégoire. Celui qui a fait les frais du penchant des filles pour la sorcellerie et qui a depuis disparu dans la nature…
Roman réaliste à deux voix qui joue avec le fantastique grâce aux références à la sorcellerie, Les ensorceleuses parle d’amitié intercontinentale, de différences culturelles et de magie, mais aussi d’attirance et de jalousie. Rythmé par les changements de narration et assez court, mais rendu plus complexe par les nombreux retours dans le temps, il s’adresse aux lecteurs intermédiaires.
Ce premier tome de ce qui deviendra une série offre une intrigue sympathique et divertissante, originale par sa forme. Dès le départ, on est surpris par la capacité de l’auteure à différencier les narrations de Flavie et Clémentine et d’utiliser chaque fois le vocabulaire, les références culturelles et les traits de personnalités différents. Chacune est crédible, authentique et le lecteur s’y attache dès les premiers chapitres. L’intrigue principale reste toutefois très légère et prend quelques raccourcis. Il faut dire que le récit ne fait que 225 pages et qu’une grande partie sert à rappeler la rencontre entre les deux adolescentes, leurs premiers échanges et leurs problèmes familiaux mutuels. Il en reste donc peu pour le passage lié à la sorcellerie elle-même ou pour la quête finale autour de Grégoire. On a ainsi l’impression que le tout est un peu précipité, trop facile, et on en aurait pris davantage afin de gagner en nuances, d’autant plus que le thème de la magie blanche (et noire) et des rituels est attirant et que la plume de Chloé Varin, caractérisée par une grande fluidité et ses clins d’œil au lecteur, est agréable.
Comme la fin laisse deviner qu’une suite suivra, on ne peut qu’espérer que l’auteure pourra alors construire directement sur les bases et plonger encore plus loin dans l’univers de la magie!
À noter : Clémentine appuie très forts sur les références « québécoises » quand elle parle à Flavie, appelant cette dernière « Caribou » ou semblant étonnée que cette dernière ne croise pas des ours à chaque coin de rue et ça peut sembler très caricatural au lecteur québécois, mais faisant face à ce genre de discours presque quotidiennement depuis que je suis en Europe, je dois admettre que c’est (malheureusement) très réaliste!
Merci à Michel Lafon pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
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