En apparences, Samantha a tout pour être heureuse. Ne fait-elle pas partie du groupe le plus populaire de l’école? N’est-elle pas invitée aux plus belles fêtes? Aux plus chouettes anniversaires? Mais l’adolescente ne peut jamais être elle-même avec ces filles qu’elle connait depuis l’enfance. Elle leur cache ses crises d’angoisse et les pensées noires qui la persécutent, mais aussi la « Sam » d’été, celle qu’elle est quand elle nage et qu’elle oublie tout, celle qui fonce. Mais un jour, le chemin de Samantha croise celui de Caroline. Et il suffit d’une seule invitation pour que son univers bascule. Dans ce club des poètes qu’elle découvre au sous-sol de l’école, Sam peut laisser libre cours à ses mots, mais aussi à elle-même. Du moins, si AJ accepte de la laisser entrer...
Dans chacun de mes mots parlent de la difficulté à être soi-même à l’adolescence, de l’importance du regard des autres, des conséquences de nos actes. Tamara Ireland Stone aborde aussi le thème de la maladie mentale avec les crises d’angoisse de Samantha. Assez long, mais fluide et accessible, le roman convient aux lecteurs intermédiaires.
« Ce n’était pas toi que j’allais chercher là-bas, dis-je très bas d’une voix tremblante, mais moi. Seulement, maintenant tu es là et, en te trouvant, je crois que je me suis trouvée. »
Après les romans autour du thème du cancer, les romans autour de la maladie mentale, qu’il soit question de dépression, de bipolarité, de schizophrénie même, sont nombreux. L’auteure a ici choisi de parler de crises d’angoisse extrêmes, l’esprit de Samantha étant souvent envahi de pensées noires, terribles. Mais ce n’est pas le thème central du récit parce que Sam n’est pas réduite à sa maladie, loin de là. En fait, c’est plutôt sa relation avec ses amies de longue date qui est d’abord importante. Samantha fait partie de ce groupe de filles populaires depuis toujours, mais elle est plus du genre suiveuse que meneuse et est parfois mal à l’aise avec les agissements des autres... sans réagir. Sans avoir la force de s’affirmer. Du moins, jusqu’à ce que Caroline arrive. Dès lors, le lecteur suit sa transformation. Et si c’est un peu prévisible, un peu déjà vu, c’est aussi très bien amené, fluide, prenant. Le fait que la métamorphose de Sam (ainsi qu’elle se nomme quand elle est elle-même) passe par les mots, une poésie brute, le besoin de s’exprimer est vraiment intéressant. L’histoire d’amour qui s’ajoute est aussi sympathique et permet à l’auteure de donner une voix aux victimes d’intimidation, Aj ayant déjà été la proie du groupe de Samantha. Son pardon peut surprendre, mais il faut dire que l’auteure, qui a déjà publié Le temps contre nous, sait construire une histoire d’amour et nous y faire croire.
Vraiment, c’est un roman surprenant. À lire !
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