Le commissaire Markowicz, jadis un élément important des homicides, a été muté suite à ses frasques et il ne s’occupe désormais plus que de (rares) attaques de goules à Paris. Quand il est appelé sur le lieu d’un crime sordide et décide de prendre l’enquête même si celui-ci n’a clairement pas été commis par une vraie goule, son second est surpris. Markowicz s’ennuie-t-il à ce point? Mais la suite des évènements semble donner raison au commissaire. Un deuxième meurtre survient, encore une fois par un humain copiant le travail d’une goule, et tous les indices semblent indiquer que les proches de Markowicz, son ex-femme et ses filles adolescentes, sont en danger...
Titre publié en jeunesse, mais clairement pour « jeunes adultes », ce livre de Vincent Villeminot est un roman noir mettant en scène des personnages torturés. Rythmé et captivant, il s’adresse à des lecteurs avertis.
« Il appela sa fille aînée. Le téléphone mobile de Fleur était sur boite vocale. Le commissaire hésita un instant à laisser un message, choisit finalement de s'abstenir. Que lui aurait-il dit? "Fleur, j'appelle pour savoir si tu es encore en vie, parce qu'un fils de p*** tue des filles de ton voisinage pour se venger de moi, et que tu es la prochaine sur la liste?" »
Un roman noir pour adolescents? Vincent Villeminot est l’auteur parfait pour ce genre de défi, sa plume s’étant déjà révélée complexe et souvent sombre dans ses livres précédents. Entremêlant enquête, passé complexe, histoires amoureuses et fantastique (les goules n’étant pas vraiment habituelles dans notre univers), l’auteur a créé une intrigue qui tient en haleine avec un mélange de psychologie et d’action et qui met en scène une adolescente, oui, mais aussi, et surtout, un groupe d’adultes.
La qualité du roman est d’ailleurs liée à la galerie, éclectique, de personnages. Du commissaire tourmenté à sa fille Adé, « Adé avait beau avoir 10 ans à peine, des couettes auburns, une frimousse enfantine et des grands yeux de sucre candi sous ses lunettes d'écaille, elle adorait les tournures désuètes autant qu'elle haïssait le flou. Elle aimait aussi le passé simple, l'ensemble des subjonctifs, passer des heures à feuilleter le dictionnaire; elle parlait - et semblait penser - comme une vieille académicienne. », en passant par la nouvelle recrue de l’escouade aux prises avec des crises de violence, l’aide ménagère qui se transforme en enquêtrice et l’adolescent amoureux, le spectre est large et fort attrayant. Comme la mention « tome 1 » est indiquée sur le livre, il se pourrait bien que l’on recroise la brigade de l’ombre dans une prochaine aventure... À suivre, donc!
Merci à Casterman pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
J'ai beaucoup aimé le tome 1 de la brigade de l'ombre...vivement le tome 2...