Facebook n’existe plus. À la place, le DKB, DreamKatcherBook, est né, là où les gens peuvent actualiser leur statut le jour, mais là où, surtout, ils peuvent inscrire leur cauchemar la nuit. Dans ce nouvel univers, Cèsar Diaz, aussi appelé Nada#1, est un anarchiste très connu, presque adulé par tous les joueurs qu’il invente à participer à Play It For Real, des simulations de jeux vidéos grandeur nature dans différentes villes d’Europe. Mais alors que le mouvement étudiant est accusé d’avoir posé une bombe et qu’un ami de Cèsar est pris à partie, le jeune leader décide de transformer ce qui n’était qu’un jeu en réalité, entrainant dans son univers la jeune Sixtie, 15 ans, une adolescente aux rêves étranges et parfois prémonitoires. Alors que la police tente de s’inviter dans la partie, les joueurs en place comprennent bien vite qu’il n’est plus question de jouer, mais bien de survivre…
Entre thriller et roman d’anticipation, Réseau(x) aborde le thème des réseaux sociaux de différentes façons et parle aux adolescents à travers des thèmes, visibilité, jeux vidéos, musique, relations interpersonnelles, qui les interpellent. Très rythmé, le roman est aussi d’une grande complexité avec ses multiples personnages et ses nombreuses intrigues parallèles.
Quel roman ! J’en ai encore des frissons et je dois dire que je suis un peu frustrée de ne pas avoir la suite sous la main tellement cet univers m’a plu. Il faut dire que j’admirais déjà l’écriture de Vincent Villeminot grâce à la série Instinct, mais je dois dire que Réseau(x) est autre chose. Plus complexe, plus terrifiant parce que plus réaliste, plus sombre aussi.
Toutefois, c’est un univers difficile à percer. J’ai d’ailleurs bien failli abandonner moi-même après quelques chapitres, incertaine de comprendre ce réseau mis en place, de saisir les nombreux personnages qui sont présentés et de voir où tout cela pourrait mener. Heureusement, je me suis accrochée et… la magie a opéré quand les liens se font entre les différents personnages. En effet, avec les nombreux points de vue successifs, je me sentais omnisciente, mais j’étais aussi un peu perdue entre les mini-intrigues. Heureusement, à partir du moment où on comprend les liens entre les personnages, tout m’a semblé plus fluide et je n’ai plus été capable de fermer le roman avant la fin.
Une de ses grandes forces est qu’il s’ancre dans le monde réel. Oui, c’est de l’anticipation, mais de seulement quelques années et les « gamers » d’aujourd’hui se reconnaitront aisément. De plus, l’auteur montre bien le clivage qui grandit entre les générations avec les technologies et aborde les thèmes de la schizophrénie, du pardon, de la résilience et de l’amour filial, faisant réfléchir son lecteur en même temps qu’il l’entraine dans une aventure rythmée et un suspens bien construit.
En bref? Un roman complexe qu’il faut apprivoiser, mais qui se révèle terriblement accrocheur !
Merci à la maison d'édition Nathan pour le roman!
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