Les yeux du dragon

Peter a été élevé pour être roi. Guidé par sa mère quand il était petit, il a conservé ce caractère royal, cette conscience de ce qu’il est appelé à être, sans condescendance, tout au long de son adolescence. Cependant, le magicien du roi, une incarnation du Mal tentant depuis bien longtemps de causer la perte du royaume de Delain, ne voit pas d’un bon œil sa montée sur le trône. En fait, Flagg préférerait nettement que ce soit Thomas, le cadet, qui succède au vieux Roland. C’est ainsi qu’il planifie la mort du roi en cherchant une façon qui lui permettra aussi de se débarrasser de Peter. Mais c’est sans compter sur la persévérance du futur roi… et la loyauté de ses amis.

Seule incursion en jeunesse de Stephen King, Les yeux du dragon est un roman de fantasie s’adressant aux lecteurs débutants puisque, malgré la longueur, l’intrigue est au final assez simple. Dans un style propre au conte, le narrateur interpelle sans cesse les lecteurs, ce qui les garde attentifs, et les quelques illustrations de Nicolas Duffaut qui parsèment le récit aident à visualiser l’univers mis en place.

Mon avis

Puisqu’il a été republié dans une collection pour adolescents, j’avoue que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus consistant de la part de Stephen King, d’autant plus que les auteurs de fantasie se donnent de plus en plus de liberté dans leurs récits pour les plus jeunes. Ce n’est toutefois pas le cas ici, Stephen King ayant d’abord écrit le roman pour sa fille Naomi dans les années 1980 et proposant un récit très classique, morales incluses, qui pourrait être comparé aux contes des Grimm ou de Perrault (versions originales, bien sûr!). Malgré un magicien particulièrement méchant et quelques morts atroces, le ton reste bon enfant, notamment à cause de l’omniprésente du narrateur qui infantilise un peu le lecteur en le prenant constamment par la main au fil du récit. Stephen King a voulu montrer que les personnages ne sont pas des archétypes du bien ou du mal, que chacun a ses nuances (enfin, sauf Flagg), mais c’est parfois trop appuyé par le narrateur et cela augmente l’impression que ce roman s’adresse aux lecteurs débutants.

N’empêche que le récit est bien tourné et, même si on sait assez rapidement comment l’histoire se terminera, on a hâte de voir comment s’en sortira Peter. D’ailleurs, ce roman ferait une excellente lecture à voix haute pour la fin du primaire !

N.B. Si vous êtes plus vieux, sachez que le personnage de Flagg se retrouve aussi dans La Tour Sombre, le Fléau et Coeurs perdus en Atlantide, mais dans une version clairement plus pour lecteurs avertis !

Merci à Flammarion pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet !