Movers - Les passeurs d'ombre

Le monde dans lequel vit Patrick est surpeuplé et les ressources naturelles manquent, si bien que tous sont menacés. C’est pourquoi ceux qui ont développé des capacités de « Passeurs », des êtres liés à des humains du futur et capables de les amener dans le présent, sont surveillés étroitement et mis dans les Placards s’ils ne respectent pas les règles en place. C’est ce qui est arrivé au père de Patrick, celui-ci ayant fait passer involontairement un homme des années plus tôt. Depuis, l’adolescent, sa jeune sœur de six ans et sa mère sont sous pression et doivent se tenir éloignés du danger. Toutefois, Patrick est bientôt impliqué dans un nouveau passage et doit fuir s’il veut éviter d’être enfermé…

Meaghan McIsaac propose, avec Les passeurs d’ombre, le premier tome d’une série de science-fiction rythmée par de nombreux rebondissements et parlant de différence, de famille, de loyauté et de peur. Le roman s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Les romans de science-fiction où il est question de voyage dans le temps sont toujours complexes parce qu’il y a beaucoup de paramètres dont il faut tenir compte. Movers ne fait pas exception, mais Meghan McIsaac arrive à bien équilibrer le tout. La relation entre Patrick et sa jeune sœur de six ans apporte une dose d’émotion qui vient balancer la froideur de l’aspect technique de l’univers présenté et les rebondissements sont nombreux. Certaines parties sont plus descriptives, mais elles sont bien intégrées et ne créent pas de ruptures dans le rythme.

Si l’aspect « voyages temporels » est captivant et bien mené, ce qui ressort de ce récit, c’est la violence dont les hommes peuvent faire preuve quand il est question de différence. L’auteur parle de la réaction générale, avec les agents chargés de la surveillance, mais aussi du mépris personnel envers les passeurs, parfois même des parents qui rejettent leur enfant. Le personnage de Gabriela est d’ailleurs particulièrement bien construit et intéressant. Ainsi, malgré que l’histoire soit très éloignée de notre réalité, elle fait réfléchir et reste en tête même une fois la dernière page tournée. Efficace!

Merci aux éditions Auzou pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!