Tom est resté chez sa grand-mère tout le weekend. Celle-ci renifle tout le temps et le jeune garçon soupçonne qu’elle a un rhume. Son père aussi d’ailleurs, puisque, quand il vient le chercher, il renifle beaucoup et semble fatigué. Comme si un poids terrible s’était abattu sur lui. La mère de Tom, elle, n’est pas revenue de la soirée où elle était allée danser. C’est bien beau la danse, mais à un moment, il faut que ça s’arrête. Et pourtant… On est lundi et c’est comme si le monde avait arrêté de tourner. Que se passe-t-il?
Didier Pobel a fait le choix du non-dit dans ce très court roman écrit avec les mots d’un enfant et qui parle de l’attentat du Bataclan à Paris, en novembre 2015, sans jamais le nommer. Écrit dans une langue accessible, il convient à tous les lecteurs.
Mon avis
Oh.
Oh.
Oh. Quel roman. Les mots « attentat » et « Bataclan » ne sont pas utilisés et pourtant ils sont partout entre les lignes de cette oeuvre brève, mais très puissante. Ce choix du non-dit vient surtout du fait que Didier Pobel a choisi d’écrire à hauteur d’enfant, d’utiliser le décalage de la naïveté pour aborder un thème dur et troublant. Et il y arrive pleinement, on croit en ce Tom, on l’imagine, on a envie de le serrer dans nos bras. En effet, dès le départ le lecteur comble les silences, les questionnements. Lui, il comprend, et, tout en étant frappé par le vide, il doit utiliser ses propres mots, ses propres connaissances pour remplir les trous. Il fallait un doigté extraordinaire pour arriver à un livre qui fait réfléchir autant sans presque parler. Chapeau.
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