Songe à la douceur

 
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Eugène et Tatiana sont tous deux adultes quand ils se croisent dans le métro un matin, mais cette brève rencontre fait resurgir les fantômes de leur adolescence, alors que Tatiana était folle amoureuse d’Eugène et que lui, tombeur, l’a rejetée. Cette année-là, ils ont vécu un grand drame qui les a séparés. Le souvenir est toutefois encore brulant et teinte la nouvelle relation qui s’établit entre eux au fil des rencontres… comme si les vides de leur histoire ne pouvaient les laisser tranquilles.

Clémentine Beauvais a adapté le livre de Pouchkine et l’opéra de Tchaikovsky, tous deux intitulés Eugène Onéguine, pour écrire ce Songe à la douceur entièrement constitué de vers libres. Entre douceur et piquant, elle parle des amours adolescentes et de celles de l’âge adulte, de pardon et de liberté et s’adresse à des lecteurs assez âgés.

Mon avis

« Bientôt il ne resta que la tristesse,

dont Eugène s'encagoula vaillamment.

Elle était grise et grattait comme la laine.

Jamais confortable. Eczéma derrière les oreilles.

Tiraille les cheveux.

Pas pratique pour parler. Bloque le champ de vision sur les côtés.

La nuit, si/quand il finissait par s'endormir,

sa tristesse restait sur la table de chevet,

et c'était sur elle dès le matin que son regard se posait. »

Après le succès retentissant des Petites reines, le nouveau titre de Clémentine Beauvais était attendu par de nombreux lecteurs et la pression était forte. L’auteure est toutefois allée complètement ailleurs, déstabilisant ses lecteurs pour mieux les surprendre, avec un texte entièrement en vers libres qui réussit à allier la richesse de la forme à un contenu qui a du panache.

Oui, comme c’est une adaptation, l’intrigue était déjà tracée, mais l’auteure a su transposer l’amour et les questionnements d’Eugène et de Tatiana dans un contexte actuel, dans lequel le lecteur peut se reconnaitre. C’est toutefois bien sûr l’écriture qui marque avant tout, la qualité du texte de Clémentine Beauvais étant indéniable. Elle arrive à rendre tant les émotions profondes que les détails du quotidien, esquissant au fil des vers les petits et les grands moments que traversent les personnages avec des images d’une beauté impressionnante. S’il y a parfois des passages où la forme prend le dessus et ne sert plus le récit, l’ensemble est néanmoins excellent, frappant.

En bref? Un livre pour les grands lecteurs, pour ceux qui savourent la langue et aiment la voir se délier entre les lignes.

Merci aux éditions Sarbacane pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 11 octobre 2016.

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Songe à la douceur
Clémentine Beauvais
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