Derrière la porte, on ne voit rien, sinon que le noir : l’ampoule a été retirée. Derrière la porte, il n’y a que les bruits, la peur et l’angoisse qui tiennent compagnie à Damien. Des bruits de rats, des bruits de cris provenant du rez-de-chaussée. Ces cris, c’est sa belle-mère, Madame, qui les pousse, pour toute bonne ou mauvaise raison possible. Malheureusement pour Damien, avec un père constamment absent et avec une domestique qui préfère se taire par crainte d’être renvoyée, c’est cette folle, méchante et despotique, qui dirige la maison. Sa vie est un enfer. Il doit supporter injustice, malveillance et haine au quotidien. Et ce n’est surement pas la grand-mère qui l’aidera, elle qui est tout aussi folle que sa fille et qui ne sait plus dire qu’une seule phrase idiote : « Si c’est toi, Lili-Catherine, tu peux repartir tout de suite! » Pourtant, un jour, Damien apprendra qui est cette Lili-Catherine. Bien que l’histoire donne des frissons dans le dos, cette femme, décédée depuis des années, pourrait peut-être bien l’aider à exécuter sa vengeance et à frapper fort.
Derrière la porte a été initialement publié en 1996. Comme bien d’autres romans d’horreur de Moka, il vient d’être réédité, en 2016, toujours à l’école des loisirs. Ce court suspense cible tout lecteur qui apprécie la peur et le sang.
La peur et le sang sont bien présents, oui. Mais il n’y a pas que ça. Moka a habitué son lectorat à des textes brillants, des intrigues bien menées et une réflexion assez profonde sur le genre humain. Derrière la porte ne fait pas exception. En présentant des personnages très différents, de la bonne âme à celle pleine de haine, Moka fait encore une fois ici réfléchir aux côtés tordus de l’être humain. Peut-on vraiment souhaiter la mort de quelqu’un? En tout cas, le personnage de Madame risque de se retrouver candidate si un tel souhait est possible, tant tout ce qu’il fait résulte de la colère et de la haine portées envers son beau-fils.
Cette ambiance lugubre, le personnage extrême de Madame et le fantôme vindicatif et meurtrier créent, comme pour bien d’autres romans de Moka, un livre assez insolite, mais aux allures malgré tout assez réalistes – on finit par croire à Madame, ce qui est vraiment décontenançant! Et on se demande jusqu’à quel point il est correct de lui souhaiter malheur… En contrepartie, heureusement, les personnages de Damien et du jardinier Armand illuminent le récit et les réflexions que peut en tirer le lecteur. Somme toute, c’est une lecture tantôt plus légère, tantôt sanglante, mais qui, sans aucun doute, apporte des sensations fortes! Bref, un livre parfait pour l'Halloween!
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