Pour le protéger des commentaires méchants des gens, la mère de Tom, adolescent de dix-sept atteint d’une déficience intellectuelle, a décidé de le retirer de l’école. À la maison, celui qu’elle surnomme Tompouce a un quotidien fixe qui le rassure : sardines à l’huile le matin, télé, retour de maman à midi, après-midi au parc, repas devant le journal télévisé, histoire du soir. Sa routine est toutefois bouleversée quand apparait Béa, nouvelle voisine, une adolescente de son âge qui n’a pas la vie facile. Pour Tom, elle est une princesse, rien de moins, et il se met à lui parler dans sa tête, à s’inventer une vie différente. Aussi, quand il sent que Béa est en danger, il n’a pas le choix, il doit la sauver…
Happy-End est un très court roman publié dans la collection du Chapelier fou aux éditions Alice. En peu de mots, mais avec une grande finesse, Anne Loyer parle de déficience, de violence familiale et d’entraide.
Il y a une grande douceur dans ce texte malgré le thème abordé puisqu’Anne Loyer se glisse dans la naïveté de son personnage principal et s’en fait un rempart contre « les méchants ». À l’image de Tompouce, le récit est très pudique. Le lecteur comprend ce qui se passe, mais il a un voile devant ses yeux, la métaphore du conte. C’est peut-être tout ce qu’on peut reprocher au récit : à force d’être dans l’esquisse, dans la brièveté, le roman ne faisant que soixante pages, on n’en donne pas suffisamment sur Béa, sur Tom lui-même, sur sa mère. N’empêche que c’est une chouette lecture pour une froide soirée d’automne.
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