Olivia et Piper, deux jeunes adolescentes californiennes, se distinguent l’une de l’autre sur bien des aspects. Toutefois, même si la première est une intellectuelle aux tendances asociales tandis que la seconde est une férue de séries télévisées clairement plus extravertie, les deux filles se définissent comme les deux meilleures amies du monde, pour la vie! À l’aube de leur douzième anniversaire, elles doivent jongler avec un nouveau défi dans leur relation : l’entrée au secondaire dans des classes séparées. Les inséparables ont cependant un plan pour contrer les effets de cet éloignement, soit d'écrire un journal pour deux, dans lequel sont partagés leur quotidien, leurs pensées, leurs secrets.
C’est donc dans ce journal qu’elles décrivent leurs tentatives pour tisser de nouveaux liens. Pour ce faire, elles s’inscrivent à différentes activités parascolaires. Du coup, Piper en profite pour tenter de recruter des invités pour sa fête imminente, alors qu’elle sera enfin le centre de l’attention – elle qui vit coincée entre ses frères et soeurs dans une famille où tout le monde court constamment. Olivia – qui, à l’inverse, vit seule avec ses parents – tente quant à elle de se rapprocher de son père grâce à son club d’échecs, tout en espérant apprendre à sortir de sa bulle et vivre un rapprochement avec le séduisant Jackson.
Les filles réussiront-elles à concilier leurs nouvelles passions avec leur chère et solide amitié?
Un journal pour deux est un roman initiatique épistolaire bien contemporain, écrit par Robin Mellom et Lindsey Leavitt, qui relate le quotidien de deux filles à l’entrée de l’adolescence. Ouvrir le livre est comme ouvrir leur journal, dans lequel messages traditionnels côtoient textos, courriels, blogues… et même quelques dessins! Ce roman cible directement les jeunes adolescents qui vivent cette transition entre le primaire et le secondaire. Le texte, très accessible de par sa simplicité et les sujets abordés, pourra plaire particulièrement aux lecteurs de 10 à 13 ans.
J’avais été intrigué par la description du livre, qui laissait planer une réflexion intéressante sur l’amitié à travers les changements de l’adolescence. Si c’est effectivement ce sur quoi porte le roman, celui-ci n’apporte toutefois malheureusement pas de nouvelles lunettes pour aborder la question. En tant que grand lecteur, j’ai donc été assez ennuyé et habité par un sentiment de déjà-vu tout au long de ces 300 pages de réflexions adolescentes plutôt égocentriques et caricaturales (« C’est important d’être soi-même. » « Je vais m’en remettre. Je suis sagittaire. » « On discutera de ce que tu pourras porter! » ).
La prévisibilité du récit n’empêche toutefois pas que, dès les premières pages, le lecteur apprécie le dynamisme de l’amitié entre les filles, tout en cherchant à décrypter les anecdotes qu’elles partagent à grande vitesse en naviguant au travers leurs mille et une digressions. Les amies avancent à tâtonnement à travers leur nouvelle réalité, parfois maladroitement, mais finissent par faire les apprentissages qui leur permettront d’être plus socialement épanouies. Piper et Olivia proposent ainsi un reflet de l’espoir que portent plusieurs jeunes de cet âge envers la pérennité et l’intensité de leurs amitiés. Par ailleurs, la forme du texte très actuelle, qui passe par les textos et les messages Internet, parlera aux lecteurs de cette génération.
Au final, il est fort probable que le roman saura plaire à son public cible… mais uniquement à celui-ci!
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