Dans un monde dominé par les Compagnies et où l’école n’est plus qu’un endroit où les jeunes peuvent servir de cobayes à différents produits, Frédérique est la seule fille hors de la Maison des femmes. Déguisée en FredÉric tous les jours, protégée par un père qui lui enseigne l’Histoire et la langue dans le secret de leur maison, elle doit se faire la plus discrète possible pour éviter d’être repérée. Mais voilà, l’arrivée de Jules à l’école change la dynamique et FredÉric ose se rebeller contre son père, découvre un univers qu’il lui a caché. Mais l’attention qu’elle attire nécessairement sur elle est dangereuse…
Roman de science-fiction à tendance dystopique davantage ancré dans la psychologique que dans l’action, ce premier tome de la trilogie l’Heptapole, entièrement publiée cet automne, aborde les thèmes de l’éducation, de la famille, du pouvoir des compagnies privées et des relations hommes-femmes. Complexe, il s’adresse à un public de lecteurs intermédiaires et avancés.
Stéphane Achille propose un univers dystopique surprenant dans cette trilogie de l’Heptapole, un monde sans femme où le personnage principal est justement l’une d’elles. Si le père de Frédérique explique bien ce qui a amené la dérive de la société et qui a permis aux compagnies de prendre tant d’espace, cet aspect lié aux femmes est encore peu développé et on ne peut qu’espérer que ce sera davantage utilisé dans la suite, d’autant que Frédérique, qui voit son corps changer, ne peut rester cachée encore bien longtemps.
Globalement, on est dans un récit assez lent, centré sur les histoires que raconte le père de Frédérique à sa fille, sur l’incompréhension de celle-ci au départ, sur sa révolte ensuite. S’il y a bien une révolution qui gronde dans les rues, elle n’est jamais à l’avant-plan. Intéressante, la prémisse est néanmoins un peu lourde par moment et un peu plus d’action n’aurait pas nui pour garder l’attention. N’empêche, cet univers où les jeunes n’apprennent plus rien, parlent une langue pauvre et déprimante et ne se questionnent pas donne la frousse. Souhaitons que nous n’y arrivions jamais…
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