Le jardin des épitaphes

Quand les catastrophes se sont succédé, faisant de l’Europe un immense cimetière, celui qui s’appelle Hypothénuse était séparé de son frère et de sa sœur. Mais il a pu les retrouver, et c’est avec eux qu’il se dirige vers le seul port européen à être encore fonctionnel, au Portugal. Mais entre Paris et Porto, il y a de nombreuses embuches dans un monde redevenu sauvage où les catastrophes ont causé plusieurs modifications génétiques. Hypothénuse aura fort à faire pour protéger Double-Peine et Poisson-Pilote, physiquement… et mentalement.

Taï-Marc Le Thanh a écrit un roman post-apocalyptique très riche, abordant les thèmes de la famille, de la loyauté, de l’espoir. Complexe, le récit s’adresse aux grands lecteurs.

Mon avis

Il y a une forte influence de La vita e bella dans cette dystopie qui conjugue violence et douceur avec une rare efficacité. On connaissait le talent de Taï-Marc Le Thanh pour raconter des histoires grâce à Jonah, mais l’univers étant ici totalement différent, beaucoup plus sombre, c’était difficile d’imaginer qu’il puisse y amener la bienveillance qui parcourait son écriture. Et pourtant, elle est bien là. Dans le regard que porte Hypothénuse sur son frère et sa sœur, dans sa volonté de garder une bulle autour d’eux afin qu’ils ne se rendent pas compte de la violence des autres… et de lui-même.

Il y a aussi un goût de Mad Max dans le récit, des références à La route… et encore plus. C’est une œuvre complexe, rythmée par les nombreux rebondissements et les scènes d’action intenses, tout comme par les rencontres. En effet, de multiples personnages croisent le chemin du trio, tous brièvement, certains plus marquants que d’autres. Si c’est parfois un peu étourdissant, ça participe aussi au rythme et à l’aspect surréaliste de l’ensemble. Clairement, c’est un livre pour grands lecteurs, de ceux qui aiment savourer le texte autant que l’intrigue.

Le petit plus? Le site internet du Jardin des épitaphes est un véritable bijou et permet de prolonger le plaisir!

Merci aux éditions Didier jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet.