Rose tome 1 - Double vie

Depuis qu’elle est toute petite, Rose arrive à se dédoubler, sortant de son corps physique pour aller se balader ailleurs, en version éthérée, sans se faire voir. Du moins jusqu’à ce que son père, détective privé, meure assassiné et que, dans son ancien bureau où elle n’a jamais mis les pieds, elle tombe sur trois fantômes… La jeune fille qualifiée de bizarre par tous ceux qui la côtoient pourrait bien tomber sur des secrets de famille qui l’aideront à élucider le meurtre…

Premier tome de ce qui sera une trilogie, Double vie est une bande dessinée dense où l’intrigue mélange enquête et paranormal entre la vie réelle et les dédoublements de Rose. Mise en valeur par les magnifiques illustrations de Valérie Vernay, l’histoire plaira aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Le style de Valérie Vernay est reconnaissable dans sa douceur, sa capacité à créer des ambiances, de la chaleur dans la simplicité. Je l’avais beaucoup aimé dans la mémoire de l’eau et je le retrouve avec plaisir dans cet univers fort différent. S’il y a toujours autant de profondeur dans ses couleurs, c’est le choix du noir et blanc utilisé ici pour distinguer les passages de Rose dans « l’autre réalité » qui est particulièrement efficace, délimitant cet univers double où le mystère côtoie le paranormal. Complexe, l’intrigue créée par Denis Lapière, en collaboration avec Émilie Alibert, étend ses ramifications dans ce premier tome qui se termine en laissant le lecteur sur le bout de sa chaise… avec encore beaucoup de questions. Outre l’étrangeté de Rose, il y a son travail au musée et le lien entre les tableaux qui y sont exposés et la mort de son père, le bureau de ce dernier dans un bâtiment aux nombreux locataires et le secret, enfoui dans la cave… Si la fin est frustrante parce qu’on a l’impression d’être abandonné au beau milieu de l’intrigue, on sent la richesse de l’histoire mise en place et il faut reconnaitre la finesse du crescendo installé ici, ce qui augure bien pour la suite. Vivement septembre 2017!

Merci aux éditions Dupuis pour la bande dessinée et à Pierre-Aexandre Bonin pour la révision du billet!