Le grand-père de Daniel est le créateur des maisons de départ, ces lieux où des reflets des morts sont créés afin que leurs proches puissent venir leur rendre visite et vivre leur deuil plus facilement. Pour Daniel, ces reflets, dont celui de son grand-père, mort depuis, sont des amis, ceux avec qui il a grandi puisqu’il ne côtoie autrement que sa gouvernante et son père, trop souvent enfermé dans son bureau à travailler sur de nouveaux décors, de nouveaux reflets. L’adolescent ne ressent d’ailleurs pas le besoin de sortir, jusqu’au jour où son paternel lui propose de s’impliquer dans la création de la maison à son tour. Pour rendre son décor de fête foraine le plus réaliste possible, Daniel affronte le monde réel. Et c’est ainsi qu’il fait la connaissance de Violette, une jeune fille bien réelle… mais au bord de la mort.
Camille Brissot parle de deuil, de famille et d’héritage dans ce roman de science-fiction qui pose la question des limites du virtuel. Assez costaud, il vise un public de lecteurs intermédiaires et avancés.
Les romans qui parlent de deuil ne sont pas rares et, avec la vague de « sick litt » amorcée par Nos étoiles contraires, la mort a été abordée à de nombreuses reprises. Camille Brissot le fait toutefois ici d’une façon tout à fait originale, par le biais d’un récit de science-fiction aux accents mélancoliques.
La prémisse déjà est prometteuse avec cette maison qui permet de garder « vivants » nos proches et le lecteur se questionne immédiatement. Si c’était possible de garder une vision holographique de nos proches qui décèdent, le ferions-nous? Et à quel point ces hologrammes sont-ils réels? À quel point nous aident-ils à vivre le deuil? À quinze ans, Daniel, lui, ne se pose pas ces questions parce que les reflets qui l’entourent ont toujours fait partie de sa réalité, sont devenus des amis. L’intrigue est toutefois bien construite et les différents évènements qui ponctuent le roman l’amènent à s’ouvrir les yeux sur la vie qu’il mène, sur ceux qui sont importants pour lui.
Malgré quelques longueurs, l’intrigue garde le lecteur captif. Le huis clos de la maison aurait pu devenir étouffant, mais l’arrivée de Violette apporte un vent de fraicheur et la finale est émouvante. À lire!
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