Memorex

« Reviens-moi » supplie le père de Rhéa sur la lettre qu’il lui envoie à son pensionnat, espérant que la jeune fille suive son frère Aïki et revienne sur l’ile familiale pour Thanksgiving. La famille pourrait ainsi commémorer la mort de la mère des jumeaux, morte l’année précédente dans l’attentat contre sa société, Breathe. Rhéa sait bien qu’elle ne peut refuser, mais elle appréhende ce retour. D’abord, Aïki ne lui parle plus du tout depuis le drame et il a décidé d’affronter le courroux paternel en amenant sa petite amie avec lui. Ensuite, elle reçoit de mystérieux messages anonymes qui réveillent en elle de sombres souvenirs. Est-ce elle qui est visé ou son père, Kassa Ayyadam, propriétaire de la société Memorex, spécialisée dans les recherches sur le cerveau?

Avec Memorex, Cindy van Wilder propose un thriller aux accents scientifiques, une rencontre familiale qui tourne rapidement en huis clos cauchemardesque. Abordant les thèmes du deuil, de la mémoire et de la famille, elle s’adresse à des lecteurs avancés.

Mon avis

Rythmé par l’alternance entre moment présent et retours en arrière, ce Memorex est un roman particulièrement addictif. La famille Ayyadam a de nombreux secrets et ceux-ci nourrissent une intrigue joliment tissée, ponctuée de retournements surprenants.

Autour de Rhéa, héroïne qui n’a pas froid aux yeux, mais qui possède aussi une grande sensiblité, gravitent le souvenir de la mère, le père tyrannique, le frère mystérieux ainsi qu’un ami de la famille à l’allure inquiétante. La fourchette est large et, quand l’ile est attaquée alors que les retrouvailles familiales ont déjà créé des flammèches, une invitée surprise étant entre autres venue alimenter les hostilités, l’histoire décolle réellement.

Avec des références à Frankenstein et une science-fiction bien maitrisée, Cindy van Wilder entraine en effet peu à peu ses personnages dans un huis clos infernal où la science-fiction s’invite. Si certains passages sont un peu trop faciles pour être crédibles (l’éternel problème du tome unique), il n’en reste pas moins que l’ensemble se tient et garde en haleine. Alors, êtes-vous tentés?

Merci aux éditions Gulf Stream pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!