Billet rédigé par Jean-François Tremblay, enseignant
David en a lourd sur la conscience. L'adolescent français, qui rêve de devenir écrivain, choisit de mettre en mots les idées qui le tourmentent. Il soigne sa façon d'introduire les choses, se présente, prend des détours, et en vient finalement aux faits : Jordan, Lalie, Norbert et lui ont trouvé une vieille grenade dans un manoir tombant en ruines. Si ce n'était que cela, David ne serait pas préoccupé à ce point. La suite de l'histoire donne des frissons dans le dos : Norbert a décidé d'aller récupérer l'arme trouvée et de l'apporter à l'école…
La plus grande peur de ma vie est un roman réaliste qui traite des responsabilités et des conséquences de ses choix au sein d'une gang d'adolescents fréquentant l'école secondaire. Il y est aussi question d'intimidation et de réaction face à celle-ci. Le livre convient à tout lecteur de 12 ans et plus.
Mon avis
David, le narrateur, prépare son approche. En les accrochant dès le départ, il explique à ses lecteurs, tout doucement, ce dont il est question. La langue est belle et ses histoires sont appuyées par quelques calligrammes, fort bien réussis. Il y décrit efficacement ses amis, ses ambitions, son quotidien et, à travers tous ces chemins, on espère qu'il arrive finalement à ce pour quoi on sait qu'il prépare le terrain depuis des pages : la plus grande peur de sa vie, soit la grenade trouvée au manoir, que Norbert a apportée à l'école.
Au fil des digressions, mon intérêt commençait à décliner. Les propos sont amenés de façons intéressantes et les sujets importent (réfugiés politiques, difficultés scolaires, etc.), mais les idées secondaires ponctuent trop lourdement le texte, et on s'éloigne constamment. Puis, surprise! Au détour d'évènements narrés sur de l'intimidation, environ à la moitié du roman, l'auteur surprend. Coup de poing. Là, le lecteur comprend les détours. Là, la réflexion s'impose. « Quoi faire? » La question est lourde de conséquences… La fin est dure, mais mise sur l'espoir ainsi que la solidarité amicale et familiale. Et si la famille et les adultes finissent par jouer un rôle important, le mot de la fin revient légitimement aux adolescents et à ce qu'ils peuvent faire de plus beau et de plus courageux. Bravo!
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