Marie-Ève a dix-huit ans quand, n'arrivant plus à voir la lumière au bout du tunnel de ses idées noires, elle décide de sauter devant une rame de métro pour mettre fin à ses jours. Heureusement, sa tentative de suicide est un échec et n'est que le début de ce roman formé de deux parties distinctes qui s'entrecroisent, toujours avec une narration au « je ». D'un côté, Marie-Ève raconte son réveil à l'hôpital, la bataille qu'elle doit mener pour être autonome de nouveau suite au terrible accident et sa nouvelle façon de voir la vie. De l'autre, la jeune femme reprend les évènements qui l'ont menée jusqu'au suicide, de son enfance jusqu'à ses dix-huit ans. Il est alors question du décès de son père, du trouble bipolaire de sa mère, de sa malchance en amour, des petites trahisons du quotidien.
C'est un roman qui a été écrit en 1996 et qui a été actualisé avant d'être réédité en 2011 dans la collection Tabou qui traite de sujets chocs à travers une écriture très réaliste. Dernière station est pourtant porteur d'espoir puisque la narratrice, qui a survécu à la tentative de suicide, mais qui doit maintenant en subir toutes les conséquences, arrive à montrer au lecteur les zones de lumière qu'elle-même n'arrivait pas à percevoir avant. Linda Corbo étant à la base une journaliste, elle s'est basée sur un fait vécu pour écrire ce roman et le sujet est donc traité avec beaucoup de vérité. C'est aussi très accessible, le vocabulaire étant assez simple et les chapitres très courts, facilitant la lecture.
Mon avis
Il n'y a pas des tonnes de romans qui parlent de suicide et pourtant c'est une des causes de mort très importantes chez les adolescents. Il me semble donc que c'est un sujet essentiel à aborder. Linda Corbeau le fait ici sans complaisance, quoique en douceur puisqu'on sait dès le début que la narratrice a survécu. L'auteure travaille aussi clairement à démontrer que le suicide n'est pas une option, entre autres en montrant tout ce que la réhabilitation implique de douleur et de volonté.
Il y a présence de clichés, entre autres quand vient le temps de parler des parents, mais ce n'est pas dérangeant, d'autant plus quand on sait que l'histoire est vécue. En général, j'ai donc apprécié le roman, qui se lit très rapidement, et son propos même si l'écriture m'a semblé parfois plus orale que littéraire et que la narratrice, lorsqu'elle parle d'elle à la troisième personne en disant « la Marie-Ève », me faisait décrocher.
Un roman à conseiller à ceux qui ont de la difficulté à voir la lumière...
Deux autres oeuvres pertinentes sur le sujet :
Ma vie ne sait pas nager et
Rose, derrière le rideau de la folie.
Pavel aussi traite de l'envie de mourir, cette fois chez les garçons!Â
Merci aux Éditions de Mortagne pour le roman!Â
J'ai lu le livre, malheureusement je n'ai pas vraiment aimé. J'ai trouvé le style trop simple, trop direct. J'aurais aimé quelque chose de plus riche.
J'ai également observé qu'il y avait beaucoup de cliché... Si je n'avais lu que ce livre, j'aurais peut-être apprécié, mais comme j'ai lu les 6 oeuvres disponibles à ce jour dans la collection Tabou, j'ai trouvé que le style des différents auteurs se ressemblaient beaucoup, et là c'était un peu trop.
Un roman chez les garçons? Je cherche toujours moi aussi...