Je suis ton soleil

La vie semble s’acharner sur Déborah. Elle est d’abord séparée de sa meilleure amie lors de la répartition des groupes en début d’année. Puis, cette dernière tombe amoureuse et la délaisse alors que Déborah doit lutter contre les attaques de Tania, pétasse en chef, et n’a, comme potentiel ami dans son groupe, que Mygale-man, le passionné des araignées, et le timide petit nouveau. Pire, Déborah voit son père embrasser une inconnue à pleine bouche alors qu’il dit à sa mère qu’il est débordé de boulot et que cette dernière sombre peu à peu dans la folie (ou la dépression), passant des heures à découper des revues dans le salon. Le tout alors qu’elle en est à sa dernière année d’études avec l’ombre du Bac qui se profile, les difficiles choix pour le futur et ce chien terriblement laid que sa mère a voulu sauver et qu’elle doit maintenant promener tous les soirs (alors qu’il dévore toutes ses chaussures, la forçant à se rendre à l’école en bottes de pluie). Et elle n’est pas au bout de ses peines…

Marie Pavlenko ravira les fans de John Green et compagnie avec ce roman réaliste où les répliques sont incisives, où la narratrice manie l’ironie avec brio et où les thèmes plus durs sont abordés avec délicatesse et humour. Ainsi, même si dépression, suicide, divorce, et grossesse à l’adolescence sont à l’ordre du jour, ce n’est jamais lourd.

Mon avis

Un livre doré où la couverture est parsemée de coquillettes (petits macaronis), vraiment? J’ai hésité. Puis j’ai commencé… et je n’ai jamais arrêté parce que ce personnage principal est absolument génial. Déborah a une dégaine, une façon de voir la vie pleine d’humour malgré le « théorème de la scoumoune », façon sympathique d’appeler la malchance qui semble s’accrocher à elle. Celle-ci crée d’ailleurs de nombreuses situations absolument loufoques (mention spéciale à la fuite de la mygale et au smoothie vert renversé).

C’est un roman qui déborde de vitalité malgré les thèmes plus sombres qui sont abordés. Je ne connaissais Marie Pavlenko que pour ses récits appartenant au genre de l’imaginaire, mais je suis vendue : elle excelle aussi dans le réalisme, y transportant ses héroïnes fortes, son sens du rebondissement, la fluidité de sa plume. On croit en les adolescents qu’elle présente, tant en Déborah qu’en Victor, le barbu-si-beau-mais-déjà-pris, et en Jamal, Mygale-man, l’ado étrange qui se révèle être un meilleur ami particulièrement attentionné, mais aussi aux adultes, nuancés. C’est d’ailleurs ce mot qui fait la force du roman. On est dans les zones de gris, dans la réalité, et c’est ce qui fait que c’est aussi touchant.

Attention : Comme le roman est très ancré en France, certaines parties parleront moins aux adolescents d’ailleurs, peu habitués au stress du Bac, aux notes sur 20 ou au Digicode. Ce n’est pas une barrière infranchissable, mais il faut s’y attendre!

Mention spéciale aux éditions Flammarion pour le chouette marketing. Dans mon paquet, il y avait le roman, mais aussi des coquillettes, une recette, des post-its fluos pour exprimer ma joie et des mouchoirs à étoiles!

Merci aux éditions Flammarion pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!